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Médecins Sans Frontières
Les femmes, grandes exclues de l’accès aux soins en Afghanistan
Article mis en ligne le 1er avril 2019

Depuis 1979, les populations afghanes subissent au quotidien les conséquences de la guerre, dont celle démarrée en 2001 par les Etats-Unis et appuyée par l’OTAN, dans le cadre de son intervention militaire contre les Talibans.

Différents groupes armés contrôlent de nombreux territoires dans ce pays. Régulièrement confronté à des affrontements et des attentats meurtriers il est caractérisé par une situation politique instable et une économie largement dépendante de l’aide internationale. De nombreux Afghans fuient leur pays ou leur région pour échapper au conflit, et on compte près de 450 000 nouveaux déplacés internes en Afghanistan en 2017 (ONU).

Malgré l’investissement des institutions et bailleurs internationaux, l’accès aux soins dans le pays reste très difficile, aussi bien dans les provinces que dans la capitale Kaboul, qui connaît ces dernières années une importante croissance démographique. Une situation qui touche durement les femmes, dans un pays extrêmement violent, et plus encore les femmes enceintes, pour lesquelles l’offre de soins de santé maternelle est quasi inexistante. (...)

Accoucher en Afghanistan : un risque élevé pour les femmes

Le pays possède l’un des taux de mortalité maternelle les plus élevés au monde, avec 396 décès pour 100 000 naissances (OMS, 2016). Ces estimations masquent de fortes disparités régionales, comme le souligne un rapport publié en 2014 par Médecins Sans Frontières, Des grands discours à la réalité : la lutte au quotidien pour l’accès aux soins en Afghanistan.

On estime que plus de 40 % des femmes Afghanes ne reçoivent aucun soin anténatal pendant leur grossesse, et beaucoup n’ont pas accès à une offre de soins obstétricaux essentiels ou d’urgence. De nombreux facteurs contribuent à la situation alarmante de la santé des femmes en Afghanistan. (...)

Près de 36 % des Afghans vivaient sous le seuil de pauvreté en 2011 selon la Banque mondiale, et on estime que chaque jour environ 1 100 personnes fuient la violence de leur région : près des trois quarts de ces déplacés seraient des femmes et des enfants (ONU, 2018). De nombreuses femmes afghanes n’entreprennent pas le voyage jusqu’aux structures sanitaires, à cause de l’insécurité et des risques, liés au conflit ou à la criminalité.

La pression sociale et culturelle, et le manque d’éducation générale et sanitaire en particulier, participent également à cette dynamique : près des deux tiers des femmes afghanes accouchent ainsi à leur domicile. (...)

La capitale de l’Afghanistan est mieux dotée en structures de santé que le reste du pays. Pourtant, comme la plupart de ces structures sont privées et payantes, l’accès aux soins de santé maternelle est également compliqué dans cette région. Dans cette ville, le prix d’un accouchement ou d’une césarienne est inaccessible pour de nombreuses familles. (...)