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Le Monde
Les femmes et leur place en ville, de Baltimore à Bombay
Article mis en ligne le 26 janvier 2017
dernière modification le 22 janvier 2017

Pendant sept mois, l’association Womenability a sillonné le monde pour dresser un état des lieux de la place des femmes dans l’espace public et repérer les bonnes pratiques.

. Comment, à travers la planète, les femmes vivent-elles la ville ? Se sentent-elles en sécurité ? Profitent-elles pleinement des espaces publics ? Les grandes villes des pays du Nord sont-elles plus accueillantes que celles des pays du Sud ? Pour le savoir, Audrey Noeltner s’associe à trois collègues – une femme et deux hommes, pour respecter la parité – et crée l’association Womenability.

« On s’est dit qu’il fallait enquêter pour connaître les bonnes pratiques développées ailleurs, car, en tant qu’urbaniste, j’ai la conviction que le changement ne peut se faire que par les villes », affirme la jeune femme qui reçoit, en 2016, le soutien de la Mairie de Paris, d’ONU Femmes et de la fondation suisse Pro Victimis. (...)

Pendant sept mois, les membres de l’association sillonnent les cinq continents. Ils choisissent de ne visiter que des villes dirigées par des femmes et se déplacent dans vingt-cinq d’entre elles. Parmi celles-ci, Malmö (Suède), Prague (République tchèque) ou Sofia (Bulgarie) pour l’Europe ; Houston (Texas), Baltimore (Maryland), Rosario (Argentine) et Montevideo (Uruguay) pour le continent américain ; Kawasaki (Japon), Kaifeng (Chine) et Bombay (Inde) en Asie ; Capetown (Afrique du Sud) et Francistown (Botswana) en Afrique, ainsi que Wellington (Nouvelle-Zélande) en Océanie.

Dans chaque ville, la jeune urbaniste et Julien Fernandez, l’un des cofondateurs du projet, rencontrent associations, féministes et élues locales. Ils parcourent les rues et analysent les transports, la sécurité, la propreté et l’accès aux équipements. Les résultats de l’enquête, qui seront dévoilés le 8 mars, montrent d’ores et déjà qu’il y a « des problèmes partout dans le monde », mais aussi de « grosses différences entre les villes ».

Ainsi, « en Suède, l’égalité de genre se voit dans la rue. A Sofia, le harcèlement de rue est rare car il y a beaucoup de monde et la vie sociale est énorme. En revanche, en Amérique du Sud, les femmes subissent énormément le harcèlement », détaille l’urbaniste.

Quelques chiffres à l’appui : 59 % des femmes interrogées pendant le voyage disent subir du harcèlement verbal au moins une fois par mois, un chiffre qui grimpe à 72 % à Montevideo mais chute à 12 % pour Zurich et 0 % à Sofia. Si plus de la moitié d’entre elles déclarent pouvoir s’habiller comme elles le souhaitent, elles ne sont que 25 % à Montevideo, 75 % à Sofia et 100 % à Houston.
Des Vélib’ avec siège enfant aux divinités antipipi

Outre les statistiques, le véritable enjeu de l’expérience était de ramener en France les initiatives pertinentes relevées au cours du périple : des cabines d’allaitement dans les aéroports de New York, le Vélib’ avec siège enfant à Hambourg, les rampes pour les poussettes et les skatepark réservés aux filles tous les lundis à Malmö, ou encore des cours de jujitsu gratuits pour les femmes au Japon.

D’autres pratiques, plus originales, ont aussi retenu l’attention de l’association. (...)