
Un ouvrage d’introduction aux éthiques de la nature appelé à devenir l’outil pédagogique indispensable des prochaines décennies.
Le remarquable ouvrage que vient de publier Gérald Hess comble une lacune importante dans le domaine de la philosophie environnementale française, laquelle souffrait de ne disposer d’aucune étude synthétique et systématique présentant les diverses éthiques de la nature élaborées au cours du XXe siècle (...)
Si un privilège est très nettement accordé par l’auteur, comme sans doute il se doit, aux entreprises théoriques conduites par les penseurs anglo-américains, en ce que ces dernières se distinguent par le haut degré de raffinement qu’elles ont reçu depuis plus d’une trentaine d’années, une attention soutenue est également portée aux propositions avancées par des penseurs européens de premier plan, tels que Hans Jonas, Michel Serres, Martin Seel ou Augustin Berque.
Le titre que l’auteur a choisi de donner à son ouvrage, dont il se justifie en Introduction (p. 16-17), permet de rendre compte de cet élargissement bienvenu de la perspective : en substituant le mot de « nature » à celui d’ " environnement ", lequel est trop souvent entendu au sens de l’environnement de l’homme, il devient loisible de prendre en considération les relations que les humains soutiennent avec la nature non humaine, en entendant par là aussi bien les animaux que les entités du monde naturel telles que des écosystèmes ou des biocénoses.
Les éthiques de la nature dont il sera question ici concerneront donc non seulement les éthiques environnementales qui ont été élaborées sur le vieux continent et dans les pays anglo-saxons, mais aussi les éthiques animales, qui ont un titre à figurer dans la " cartographie conceptuelle " que s’efforce de tracer l’auteur, même si ce dernier prévient qu’elles font généralement l’objet d’une réflexion à part du reste de l’éthique environnementale.
(...)