
Avec la fin de l’épreuve de composition, le ministère de l’éducation retire aux élèves « un levier d’excellence », estime dans une tribune au « Monde » le professeur agrégé d’histoire Thibaut Poirot.
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Depuis les annonces du ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, sur l’architecture générale de la réforme, personne ne se faisait d’illusion sur des changements dans le format du bac en histoire-géographie. Le passage d’une épreuve en fin de terminale à trois épreuves en cours de formation annonçait la couleur. Avec la révélation des programmes de tronc commun, clairement infaisables, je restais parmi les derniers naïfs à croire que le pire était passé. Face à l’absurde, je restais comme d’autres persuadé d’un possible sursaut du bon sens, pour apaiser une colère déjà grande dans le corps enseignant.
Le résultat est là, brutal. (...)
Les élèves devaient jusqu’ici fournir un écrit long de type composition (une introduction, une problématique, un plan, une conclusion) puis une étude de documents ou un croquis, sur une durée d’épreuves variant entre trois et quatre heures suivant les séries générales. Nos élèves passaient un temps important à construire un discours argumenté, en ordonnant des connaissances et une méthode qui leur était utile pour le reste de leurs études. (...)
Cet écrit est ramené à deux heures, soit deux fois 10 points, entre une « réponse argumentée » en une heure puis une « analyse de documents » en une heure également, donc forcément superficielle, voire infaisable. (...)
Quant à la « réponse argumentée », elle correspond à s’y méprendre à un type d’exercice… du brevet des collèges (...)