
8,6 milliards d’euros ! C’est le prix que l’Union européenne s’est engagée à verser pour que migrants et réfugiés soient maintenus au plus loin de ses frontières.
5 milliards d’euros pour que 4,4 millions de Syriens – dont nul ne doute qu’ils aient besoin de protection internationale – demeurent en Turquie, en Syrie, en Jordanie, au Liban, plutôt que d’être acheminés vers l’Europe.
3,6 milliardsd’euros pour que des Africains, d’Érythrée, du Soudan, du Nigéria, du Niger, … ou des Kosovars, des Afghans, des Turcs, trouvent sur le chemin de leur voyage vers l’Europe les obstacles nécessaires pour les en détourner, pour les retenir, voire les renvoyer dans des pays dont ils voulaient fuir la violence. Pour que des pays tiers, dits « partenaires », prennent à leur charge refoulement, expulsion, voire détention de migrants que l’Union européenne ne veut pas voir arriver sur son territoire.
8,6 milliards d’euros pour que l’UE puisse garder les mains propres et épargner les sensibilités européennes qui ne veulent plus voir des migrants mourir avant d’atteindre leurs côtes. (...)
En ce 18 décembre 2015, 25e anniversaire de la Journée internationale des migrants instaurée par les Nations Unies, l’AEDH et ses 32 organisations membres demandent à l’Union européenne et à ses États membres :
– de cesser de penser « l’urgence migratoire » comme une atteinte à leur intégrité,
– d’ouvrir des voies d’accès sécurisées au territoire européen en supprimant les visas de court séjour exigés de nombre de ressortissants de pays tiers