
Le Royaume-Uni et la France ont lancé, jeudi, un projet-pilote sur l’immigration prévoyant un échange de migrants entre Paris et Londres. Si le HCR a salué cette initiative, la plupart des autres réactions venant des associations et politiques sont très critiques.
Les associations venant en aide aux exilés sur le littoral ont, elles aussi, condamné le texte. "La France et le Royaume-uni ont annoncé un accord pour ’échanger des migrants’. Nous appelons ça de la traite d’êtres humains", a dénoncé Utopia 56. (...)
"On est dans une déshumanisation des personnes. On échange des êtres humains comme on échangerait des cartes Pokémon. On parle de personnes qui ont déjà parcouru des milliers de kilomètres et voient le Royaume-Uni comme un dernier espoir. L’effet dissuasif ne va pas exister", a, de son côté, estimé Flore Judet, coordinatrice de l’Auberge des migrants à Calais, interrogée par BFMTV.
Colère des élus locaux
Les politiques britanniques et français ont également critiqué le projet. "Cet accord est une humiliation", a fustigé Nigel Farage, chef de file du parti d’extrême droite Reform UK. "Nous avons agi comme un membre de l’Union européenne et nous sommes inclinés devant un président français arrogant", a-t-il écrit sur X.
La chef des Conservateurs, Kemi Badenoch a, elle, estimé que l’accord ne ferait pas de différence. "La formule ’17 entrées pour 1 sortie’ n’est pas dissuasive [...] Nous avons besoin d’une véritable force de dissuasion et d’expulsions immédiates", a-t-elle écrit sur X alors que le détail des nombres de migrants renvoyés n’a pas encore été révélé. (...)
En France, ce sont les élus locaux qui se sont exprimés de manière virulente contre le projet pilote. Interrogée par France Info, la maire de Calais Natacha Bouchart (Les Républicains) s’est dit "en colère et abasourdie" en découvrant le projet. "Il n’y a eu aucune concertation sur le sujet et aucune explication sur la façon dont on va se retrouver dans un étau. [Nous, maires du littoral], on a aujourd’hui du mal à gérer le problème des passages et maintenant, on va devoir gérer les migrants que le gouvernement britannique aura choisi de renvoyer en France", a-t-elle dénoncé.
"Je pense que cet accord va aggraver la situation", a, de son côté, estimé Xavier Bertrand, président de la région des Hauts de France. "Tel qu’il est présenté, cet accord est mauvais pour la France et bon pour les Anglais. Eux auront l’immigration choisie et nous l’immigration subie, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui", a-t-il ajouté sur BFMTV.
Depuis son arrivée au pouvoir en juillet 2024, Keir Starmer a, comme ses prédécesseurs, fait de la lutte contre l’immigration sa priorité. Depuis un an, le chef du gouvernement (...)