
Beaucoup de coraux vivent en symbiose avec le phytoplancton ou diverses bactéries. Mais parce que l’écosystème dans lequel ils résident n’est pas toujours clément, certains coraux ont par ailleurs développé une symbiose bien particulière. Envahis par des algues tueuses, ces animaux envoient un signal de détresse. De petits poissons sont capables d’intercepter ce signal et d’intervenir en leur faveur…
(...) Le corail Acropora nasuta, communément appelé corail crème, grandit rapidement et s’étend largement. Il est essentiel à la formation et la solidification des récifs coralliens. Menacé par la Chlorodesmis fastigiata, ou algue chevelue, cet animal a développé une symbiose avec de petits gobies, ces poissons herbivores pas plus grands qu’un pouce, qui le protègent à la demande. (...)
Les gobies, ces véritables gardes du corps, passent leur vie entière dans les creux des coraux, un abri qui les protège de leurs propres prédateurs. En échange, et par une capacité venue de l’évolution, ils décryptent le signal chimique de détresse. Cette symbiose entre le poisson et le corail est le premier exemple de transmission de signaux chimiques entre espèces pour éloigner les compétiteurs. On peut la comparer à la symbiose entre insectes et végétaux. C’est le cas de l’acacia et de la fourmi par exemple ; les fourmis reçoivent de la nourriture et un abri tout en protégeant les arbres des concurrents et consommateurs. (...)