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Les climatologues s’inquiètent : les nouveaux modèles pointent vers un réchauffement de 5°C
Michel Damian, est professeur émérite à l’Université de Grenoble-Alpes (laboratoire Gael).
Article mis en ligne le 13 mai 2019

Les modèles du climat continuent à s’améliorer. Mais la tendance qu’ils font apparaitre inquiète les scientifiques : le réchauffement en cas de doublement de la concentration de CO2 dans l’atmosphère serait plus important qu’on ne le prévoyait jusqu’à récemment.

En 1896, le chimiste suédois Svante Arrhenius estimait qu’un doublement de la teneur de l’atmosphère en CO2 accroîtrait les températures de l’ordre de 5-6 °C selon les latitudes. Cette hypothèse du doublement du CO2 (d’ici 3.000 ans pour Arrhenius, au rythme de son temps) est devenue le fil conducteur des recherches sur l’évolution du climat et sa modélisation.

Dans les cinq rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), publiés respectivement en 1990, 1995, 2001, 2007 et 2013, les fourchettes des prévisions à l’horizon 2100 ont évolué comme suit, toujours sous l’hypothèse du doublement de la teneur de l’atmosphère en CO2 par rapport à la période préindustrielle : 2-5 °C ; 1-3,5 °C ; 1,4-5,8 °C ; 1,1-6,4 °C et 1,5-4,8 °C.
Toutes les modélisations simulent un réchauffement global du climat, seule l’amplitude varie

Les incertitudes n’ont donc guère été réduites, et l’amélioration des prévisions ne pourra vraisemblablement provenir que de manifestations plus explicites encore du changement climatique... (...)

Aujourd’hui, il existe une quarantaine de modèles de climat, dont deux français. Soumis à une hausse de la concentration en CO2, tous ces modèles simulent un réchauffement global du climat.

En revanche, l’amplitude de ce réchauffement varie selon les modèles, entre 2,5 °C et 4,5 °C pour un doublement de la concentration en CO2. Il y a en effet des incertitudes, qui concernent les rétroactions climatiques, qui ne sont pas prises en compte de la même manière par les modèles. (...)

« L’aspect effrayant est que ces modélisations pourraient être pertinentes » (...)