
Ce samedi 10 décembre, les associations ont repris symboliquement la Bastille pour dénoncer le scandale des bâches publicitaires sur les monuments historiques lors de travaux. Elles demandent à la Ministre de la Culture, Audrey Azoulay, un plafonnement de cet affichage à 12 m², pour mettre fin au gigantisme publicitaire que rien ne justifie.
(...) Les 5 000 m² de bâches publicitaires cumulés sur les monuments à Paris représentent l’équivalent du total des 350 emplacements publicitaires de 8 m² de son mobilier urbain, alors même que le code de l’environnement interdit formellement l’affichage publicitaire sur ces lieux exceptionnels.
Pour Julien Lacaze, de l’association Sites et Monuments, « une opération discrète, qui s’apparenterait à du mécénat, serait une alternative crédible au système actuel, celui-là même qui dénature nos plus beaux sites urbains ». Khaled Gaiji, de Résistance à l’Agression Publicitaire, ajoute que « ces affiches géantes nous habituent à des formats publicitaires imposants et donc intrusifs, et ce, en des lieux où ils sont habituellement interdits ». Stéphen Kerckhove de l’association Agir pour l’Environnement s’inquiète de « voir les appels à la surconsommation de plus en plus insistants à l’heure où il faudrait prôner la sobriété ». Pour Florent Compain, des Amis de la Terre, « il faudrait comparer les 10 à 12 millions d’euros perçus chaque année pour ces bâches4 avec l’évasion fiscale des annonceurs qui s’y affichent ! »
Les associations ont donc réagi en apposant deux banderoles sur la palissade du chantier de la Bastille : « Stop pub monumentales » et « Débâchons la Bastille« , pour accompagner leur proposition de modification. (...)