
Nous avons appris cette semaine que le gouvernement américain portait plainte contre Standard and Poor’s.
Plus précisément, le département américain de la Justice (DoJ) accuse S&P d’avoir en toute connaissance de cause accordé des notes « généreuses » pour préserver sa part de marché dans les produits dérivés de crédits au moment de la crise des subprimes.
Le gouvernement américain espère ainsi récupérer les 5 milliards de dollars de pertes subies par des investisseurs qui auraient acheté des produits dérivés de crédits hypothécaires (subprime) sur la foi des notes excessivement optimistes de S&P .
Treize Etats américains ont décidé de faire de même , dont l’Iowa et la Californie. (...)
D’après d’autres sources seul Moody’s ne perdrait rien pour attendre !
On se souvient que les agences de notation ont été fortement critiquées pour avoir contribué à la crise financière actuelle en surévaluant la qualité des produits dérivés adossés aux subprimes, achetés par de nombreuses banques et fonds dans le monde.
A noter que depuis l’annonce de cette plainte, l’action de McGraw-Hill, la maison mère de Standard and Poor’s (S&P), a plongé de 27% cette semaine et celle de Moody’s de 22%.
Pour Fitch, il en va différemment, puisque cette agence n’est pas cotée.
Mais le plus cocasse de l’histoire s’est produit ce jeudi lorsque Fitch a décidé d’abaisser la note de sa rivale d’un cran, à BBB+, même si elle juge que S&P dispose d’une « souplesse financière importante pour absorber » des dommages et intérêts substantiels.
Si les agences de notation commencent à se bouffer entre elles il y a peut-être un petit espoir de voir leurs influences néfastes sur l’économie mondiale perdre pied .
En effet, en exigeant toujours plus d’austérité, en faisant monter le taux de remboursement des états les plus endettés, ces agences de notation se comportent en véritable criminels, alors que leur crédibilité, leur moralité et leur compétence sont plus que discutables . (...)