
Au lendemain de la démission de Nicolas Hulot au ministère de la Transition écologique et solidaire, One Voice et Ipsos ont lancé une étude sur la perception de la chasse par les Français. Il confirme que le public rejette massivement la chasse et plébiscite une réforme radicale.
Parmi les éléments à retenir, seuls 19% des Français sont favorables à la chasse, ils trouvent cette pratique dangereuse pour eux (84%), cruelle pour les animaux, et faisant certes partie du patrimoine français, mais d’un autre âge.
Insécurité pour les humains et leurs animaux familiers
Evolution notable par rapport aux sondages passés, les Français ont peur de recevoir un coup de fusil à la campagne, ils craignent pour leurs compagnons, leur famille et pour eux-mêmes.
Depuis la reprise de la chasse, un flamant rose, espèce protégée, a été trouvé criblé de balles, un charnier de canards sauvages a été débusqué dans un bois, une fillette a été gravement blessée, une famille a été prise pour cible. C’est donc sans surprise qu’ils sont 82% à réclamer l’interdiction de la chasse et du piégeage non seulement le dimanche, mais un deuxième jour par semaine, et l’intégralité des vacances scolaires.
Autre demande soutenue par les Français pour réduire l’insécurité due à la chasse, 93% sont favorables à une visite médicale annuelle obligatoire pour les détenteurs de permis de chasse avec contrôle de la vue. Les trois quarts de la population trouvent ainsi que la baisse du prix du permis de chasse est une mauvaise chose.
Cruauté vis-à-vis des animaux sauvages
Ils rejettent la vénerie sous toutes ses formes (...)
Le piégeage des oiseaux à la glu, avec des filets, et autres pièges (ne permettant pas de distinction entre les espèces) est lui aussi rejeté par plus de 84% de la population.
Ils sont majoritairement favorables à l’interdiction des lâchers de gibier d’élevage (65%), pratique en contradiction avec l’image de participation active à la régulation affichée par les chasseurs.
Protection des espèces et de la nature
L’écrasante majorité des Français croit, hélas à tort, que les animaux sauvages sont au moins protégés dans les parcs nationaux, réserves naturelles ou biologiques, de même pour les espèces en mauvais état de conservation (respectivement 89% et 77%). Elle pense également qu’il est interdit de chasser en période de reproduction (91%). On constate que nos concitoyens veulent que ces trois circonstances protègent les animaux de la chasse (respectivement 88%, 83% et 89%).
82% du pays estime que la chasse représente une menace pour l’environnement, notamment à cause du plomb déversé dans la nature.
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Les défenseurs des animaux dénoncent "des pratiques cruelles et moralement inacceptables" mais aussi "la bienveillance manifeste de quelques élus en quête de voix, et ce jusqu’au plus haut sommet de l’État".
"Ce qui est exceptionnel, c’est que 76 associations et Fondations ont toutes signé. C’est extraordinaire, c’est la première fois qu’il y a un tel engouement contre la chasse", a dit à l’AFP Brigitte Bardot, porte-parole des grandes et des petites associations signataires. "C’est un pas formidable contre Macron !".
Parmi elles figurent les plus virulents défenseurs des bêtes : Peta, L214, La Fondation 30 millions d’amis, la Ligue pour la protection des oiseaux, One Voice, la ligue de Protection des animaux sauvage (l’Aspas) et notamment la SPA.
Ces organisations s’indignent "des 100 à 200 accidents de chasse, avec 10 à 20 morts chaque année", "des pratiques barbares infligeant des souffrances inacceptables aux animaux : déterrage des blaireaux, utilisation de la glu, écrasement et étranglement des passereaux mais aussi les 15 millions d’animaux d’élevage lâchés dans la nature afin d’être tirés comme au ball-trap".
Elles "exigent sans attendre" la fin de la chasse à courre, de la vénerie sous terre des renards et blaireaux, des piégeages dits "traditionnels" et de la persécution des animaux considérés comme "susceptibles d’occasionner des dégâts" (anciennement appelés +nuisibles+). Elles revendiquent également le dimanche sans chasse pour un meilleur partage de l’espace public. (...)