
Les pesticides sont massivement répandus par voie aérienne aux Antilles. Dans des départements déjà rongées par la chlordécone, la bataille se mène contre le poison.
Béatrice Ibene est présidente de l’Association pour la Sauvegarde et la réhabilitation de la Faune des Antilles (ASFA). Vétérinaire, elle vit et travaille en Guadeloupe. Elle était à Paris lundi 28 avril 2014, devant le Conseil d’État, pour défendre un référé contre l’arrêté ministériel du 23 décembre 2013 autorisant les épandages aériens aux Antilles. Elle nous a expliqué le problème.
Reporterre - Vous sortez du Conseil d’État où vous avez défendu un référé contre l’Arrêté du 23 décembre 2013 relatif aux dérogations d’épandages par voie aérienne. De quoi s’agit-il ?
Béatrice Ibene - Cet arrêté ministériel permet aux producteurs de bananes et aux firmes de produits phytosanitaires d’obtenir des arrêtés préfectoraux dérogatoires et de continuer les épandages aériens de produits nocifs sur les Antilles pendant douze mois consécutifs. En Guadeloupe, nous avons lutté contre ces dérogations préfectorales depuis 2012 et gagné à chaque fois. La situation s’améliore mais il faut arrêter définitivement cette pratique et agir au niveau le plus haut de la législation.
Je suis venue défendre le référé devant le juge, face aux représentants du ministère de l’Agriculture. L’abrogation de cet arrêté ministériel permettrait d’en finir avec ces pratiques et d’être en accord avec la réglementation européenne qui interdit les épandages depuis 2009. Nous serons informés de l’ordonnance lundi prochain.
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