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Non-Fiction
Les 7 révolutions de l’Humanité
Article mis en ligne le 6 octobre 2017
dernière modification le 5 octobre 2017

400 pages pour une histoire de l’Humanité, qui soit aussi une histoire de l’environnement, le tout adapté pour le grand public : ce livre se présente comme un vrai défi, et il coche l’essentiel des cases. D’abord, il est agréable à lire, vivant, tenu de chapitre en chapitre par des micro-histoires et des anecdotes.

Ensuite, il absorbe l’essentiel des livres majeurs qui ont forgé depuis quarante ans le champ de l’histoire globale, un champ auquel l’auteur était bien préparé puisqu’il a déjà coordonné une Histoire globale en 2008. Enfin il aborde la question environnementale sous un angle militant : on y voit les humains parfois co-évoluer avec leur environnement, souvent le détruire, rarement l’entretenir, au fil de sept grandes révolutions.

Révolution biologique, cognitive, agricole (...)

Cette paléo-histoire a donc largement évolué depuis trois décennies : on ne raconte plus la préhistoire aujourd’hui comme on la racontait dans les années 1980. Et il est probable que d’autres découvertes viendront bouleverser le récit qui se met progressivement en place. La suite en revanche est mieux connue : l’invention de l’écriture au IVe millénaire avant notre ère, qui correspond aussi à la domestication du cheval et à l’apparition de la roue, l’entrée dans l’âge du bronze puis du fer qui achève doter les armées d’outils de destruction perfectionnés : c’est une histoire plus conventionnelle, même racontée de manière globale et sous l’angle de la pression sur les ressources.

Révolution morale et révolution énergétique

La « Révolution morale » décrit le développement des religions, contemporain du développement des monnaies, et se poursuit à travers ce que nous appelons généralement l’histoire médiévale et moderne jusqu’à l’avènement de la révolution énergétique vers 1800. (...)

Révolution numérique et révolution évolutive
Les deux dernières révolutions : internet depuis les années 1990, puis les manipulations du vivant et le poids de la biochimie aujourd’hui, relèvent en effet plus de l’essai. Laurent Testot cite dans ces pages plus de science-fiction que de sociologie, et ses références sont des auteurs engagés, notamment Theo Colborn, biologiste qui a démontré les effets néfastes des perturbateurs endocriniens, et dont les travaux sont connus en français par L’Homme en voie de disparition , et Naomi Klein, politologue qui dénonce la mise en place depuis les années 1980 d’un néolibéralisme de la catastrophe. Dans Tout peut changer , elle propose un programme d’action dont Laurent Testot reprend à son compte certaines propositions en conclusion, parmi lesquelles : enfreindre les lois du néo-libéralisme ou encore faire de l’obsolescence programmée un délit. Dans les 100 dernières pages, l’histoire environnementale devient ainsi explicitement une histoire de combat.
Comment écrire l’histoire environnementale
Ce choix pose une question de méthode, qui est aussi un défi propre à l’histoire environnementale. Très simplement, si l’histoire est la recherche non déterministe des causes, alors l’histoire environnementale rappelle que la nature, de l’explosion volcanique au germe de la grippe, est un moteur essentiel de l’histoire. C’est un moteur formidable et omniprésent, que certains ont inclus très tôt dans leur vision de l’histoire (...)