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Le système des tests de dépollution est truqué, dit Axel Friedrich, qui a mis à jour les fraudes de Volkswagen et Renault
Article mis en ligne le 26 janvier 2016
dernière modification le 20 janvier 2016

Depuis plus de trente ans, l’ingénieur allemand Axel Friedrich traque les constructeurs automobiles qui rusent avec la réglementation sur les émissions polluantes. Il est à l’origine du scandale Volkswagen et a maintenant les mensonges de Renault dans le collimateur. Le chimiste dénonce la façon dont sont réalisés en Europe les tests d’homologation des véhicules.

(...) Loin de toute tentation nationaliste, il dénonce tous les constructeurs, quel que soit leur pays d’origine. Impossible même de le taxer de régionalisme. Sa Hesse natale est la patrie d’Opel, qu’il n’hésite pourtant pas à montrer du doigt.

Longtemps directeur du service transports à l’Office allemand de l’environnement, il consacre depuis quarante ans sa science et son énergie à faire durcir la réglementation sur les seuils d’émissions autorisés. Il a été de toutes les commissions qui ont débouché sur les normes antipollution des moteurs Diesel, depuis Euro 1, en 1993, jusqu’à Euro 6, entrée en vigueur en septembre 2015.
Menaces de mort anonymes

Durant sa carrière, ses prises de positions intransigeantes contre le diesel lui ont valu l’inimitié de l’ancien chancelier Gerhard Schröder, mais aussi des menaces de mort anonymes, et en guise de récompense finale, une mise à la retraite anticipée en 2007 par une hiérarchie tiraillée par les intérêts de son industrie automobile. Il avait révélé une gigantesque fraude touchant des filtres à particules de moteurs diesel. Son éviction avait fait du bruit, d’autant qu’il venait d’être récompensé aux États-Unis par le prestigieux Haagen-Smit Clean Air Award pour son engagement contre la pollution automobile. (...)

Au début, il y avait un laboratoire en France, un en Allemagne. Le constructeur n’avait pas le choix et l’organisation des tests était plus rigoureuse. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Si vous saviez le nombre de tests qui sont réalisés au Luxembourg ! Presque 20 % des tests européens, dans cet énorme pays… On se demande bien pourquoi.

Parce que l’homologation s’obtient plus facilement là-bas ?

Oui, c’est ce que l’on peut supposer. Autre point important, la concurrence entre les différentes autorités d’homologation. (...)