La cour d’assises de Paris a acquitté mercredi Alexandre M., qui avait mutilé un syndicaliste hospitalier avec une grenade de désencerclement lors d’une manifestation contre la loi « travail », en septembre 2016. Elle a retenu la légitime défense.
(...) Le policier n’était pas habilité à l’usage de cette arme, qu’il avait mise de côté lors d’un ravitaillement, et n’avait pas reçu l’ordre de s’en servir. À l’issue de trois jours d’audience, la cour a cependant estimé qu’il avait agi en état de légitime défense, une cause d’irresponsabilité pénale.
Après trois heures et demie de délibéré, le public venu soutenir Laurent Théron, définitivement aveugle de l’œil droit, a accueilli la décision aux cris de « Police partout, justice nulle part ! ». La victime a quitté la salle alors que ses camarades continuaient à scander « Honte sur vous ! ». Lucie Simon, son avocate, a dénoncé « une décision de pure émotion », inspirée par « la peur » et le « sensationnalisme ».
Alexandre M. est sorti avec son avocat Laurent-Franck Lienard par une petite porte. La défense soutenait que le CRS n’avait cherché qu’à se protéger et à défendre ses collègues, alors qu’ils étaient visés par des projectiles.
L’accusation avait demandé à la cour de reconnaître Alexandre M. coupable de « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une infirmité permanente », considérant que le policier n’était ni « en danger imminent » ni en « état de légitime défense ». L’avocat général avait requis deux à trois ans de prison avec sursis et une interdiction de port d’arme pendant cinq ans, sans toutefois solliciter la révocation définitive. Il a la possibilité de faire appel de cet acquittement dans les dix jours.
Nous republions ci-dessous l’article du 11 décembre 2022 : « Un policier jugé aux assises pour avoir éborgné un manifestant à Paris ». (...)