
Le Mauna Loa en éruption, c’est un événement. D’une part, car cela faisait 38 ans qu’il se faisait attendre, lui dont les éruptions ont lieu tous les six ans en moyenne depuis le milieu du XIXe siècle. Et, d’autre part, car le débit éruptif lors de ses éruptions est en général assez important, bien plus que pour son voisin le Kilauea, ce qui engendre un risque certain pour les villages côtiers au bas des pentes importantes, sur le flanc ouest du volcan notamment.
Peu avant minuit le 27 novembre, une première fissure éruptive s’est ouverte dans la caldeira sommitale et resta active durant quatre heures environ, le temps d’ennoyer une grande partie du plancher du cratère par des coulées très fluides. Puis vers 4 h du matin, trois nouvelles fissures s’ouvrirent sur le flanc nord-est, de manière assez classique. En effet, le Mauna Loa possède un réseau de fractures qui coupe le volcan du nord-est au sud-ouest en passant par le sommet et dans lequel les cheminées volcaniques s’injectent en général, d’abord verticalement puis de manière latérale vers les « rift-zones » nord-est ou sud-ouest... Cette éruption a activé la rift-zone la moins problématique, car les coulées de lave s’épanchent vers le cœur de l’île d’Hawaï qui est plutôt inhabité, au contraire du littoral ouest qui est menacé par les éruptions dans la rift-zone sud-ouest. (...)
Le Mauna Loa est entré en éruption pour la première fois depuis 1984 (...)
pas de menaces directes à court terme pour les habitants, mais les volcanologues locaux restent sur leur garde car, avec ce volcan, ça peut aller vite !
Avec le Kilauea, le Mauna Loa est désormais le second volcan en éruption depuis plus d’un an maintenant sur l’île d’Hawaï. Cette éruption fait suite à une augmentation de la sismicité et de la déformation du volcan depuis août 2022 qui étaient interprétés comme la conséquence d’un nouvel apport de magmamagma à 3 ou 8 km sous le sommet.. (...)