
Le pape François, en visite pastorale en Sardaigne, a dénoncé dimanche l’argent, "idole" au centre d’un système économique mondial qui "commande" tout, et le manque de travail, qui apporte "souffrance" et absence de "dignité".
Il était attendu par un chômeur, une patronne de coopérative solidaire et un berger, tous originaires d’une île où le chômage dépasse les 18% de la population active (12% en Italie), et jusqu’à 51% chez les jeunes.
Après avoir évoqué les "souffrances" vécues "par les "jeunes sans emploi, les personnes en situation précaire, les entrepreneurs et les commerçants qui peinent à aller de l’avant", François s’est écarté de son discours officiel pour parler de sa propre histoire. (...)
"Cette souffrance finit par cacher l’espérance, le manque de travail amène à un sentiment de perte de dignité", a-t-il affirmé.
Cet état de fait est la "conséquence d’un choix mondial, d’un système économique qui a en son centre une idole qui s’appelle l’argent", a-t-il martelé, ajoutant vouloir "remettre au centre l’homme et la femme".
"Sans travail, il n’y a pas de dignité", a souligné fermement le pape.
"Luttons tous contre cette idole qu’est l’argent, contre un système sans éthique, injuste, dans lequel l’argent commande tout", a-t-il lancé, déclenchant applaudissements et pleurs dans la foule.
"Pour préserver ce système idolâtre, on abandonne les plus faibles, les vieux, ceux qui n’ont nulle part où loger. On est en train de parler d’une euthanasie dont on tairait le nom. Même les jeunes sont abandonnés, et sont laissés sans dignité", a-t-il ajouté.
Or, a-t-il répété, "le travail, c’est la dignité, nous souhaitons un système juste", avant d’être applaudi à nouveau. (...)