
Une fois encore la presse donne un visage étonnant d’elle-même. Trois mois après la catastrophe d’Haïti et ses 200 000 morts, les médias ne parlent que d’une chose : La « paralysie » des aéroports après l’éruption du volcan d’Islande et son célèbre nuage de cendres. Vocable faisant référence au désastre, témoignage de touristes désespérés, la presse s’empresse de surmédiatiser l’événement.
...Les mots ont un sens, une définition, une identité. Cela n’empêche pourtant pas les médias de les utiliser, de les manier et de détourner leur sens. Plus personne ne s’étonne d’entendre un Pernaud ou un Pujadas parler de prise d’otage pour qualifier les grèves SNCF qui sont mal vécues par les usagers. Libération n’hésite pas à titrer une interview : « Nous sommes des réfugiés volcaniques » à propos du nuage de cendres. Ce sujet représente du pain bénit pour les chaines d’infos Itélé, BFM TV. On ne parle plus que de cela, on diffuse des témoignages de touristes dépités qui se plaignent de ne pas pouvoir partir en vacance.
Et pendant ce temps là ?
D’autres font face au silence assourdissant des médias. Les vrais réfugiés, non pas volcaniques, mais climatiques, où sont-ils ? Les expulsés de France, de Palestine ou d’ailleurs, que font-ils ? Les familles des victimes du séisme en Chilie, à Haïti ou en Chine que pensent-elles ?...