
Quand Google se met à investir dans l’immortalité et engage le champion du transhumanisme Ray Kurzweil à un poste clé de son organigramme, on peut se demander où la société californienne veut en venir. Quand l’Armée américaine investit des milliards dans l’augmentation biomécanique du corps humain et que des chantiers européens de grande envergure comme l’Humain Brain sont financés pour modéliser le cerveau humain et permettre une plus grande fusion entre biologique et informatique, on peut se demander où les États veulent en venir. Mais d’où ces idées viennent-elles ? Il faudrait aussi analyser les mythes fondateurs de cette course au cyborg dans laquelle se sont lancées les grandes puissances économiques et étatiques… Où l’on verrait ressurgir des idéologies et des mystiques qu’on pensait oubliées.
(...) Premier athlète handicapé à se qualifier aux épreuves pour valides aux Jeux olympiques de Londres l’année suivante, Pistorius devient à la fois héros national en Afrique du Sud et objet de controverse au sein du monde sportif : ne serait-il pas avantagé par ses prothèses ? Son handicap ne se serait-il pas transformé en avantage physique ? Doit-il être considéré comme un athlète réparé suite à son amputation ou comme un homme augmenté grâce à la technologie de ses prothèses ? (...)
Prothèses, exosquelettes et intelligence artificielle
Dans le champ de la médecine, les limites entre réparation et augmentation pour les personnes en situation de handicap s’estompent. Les prothèses de main « biomécatroniques » tournent désormais à 360° et les nouveaux implants rétiniens ou cochléaires sont sensibles aux infrarouges ou aux ultrasons. Aimee Mullins, ancienne championne paralympique née sans péronés, mannequin égérie d’une marque de cosmétiques, aime rappeler que son dressing recèle une bonne quinzaine de paires de jambes différentes : « Nous avons déjà nos prothèses : nos portables, ordinateurs… Un jour, nous aurons des membres sous garantie avec option, des prothèses au choix dans nos armoires2. »
Les frontières entre nos corps biologiques et les technologies de réparation médicale disparaissent (...)
Les technologies d’augmentation du corps humain intéressent en effet de très près l’armée américaine. Dès 2000, l’agence lance un programme « Exosquelettes pour l’augmentation des performances humaines » doté d’un budget de 75 millions de dollars. Ces exosquelettes, sortes d’armures de combat high-tech, permettent de décupler la puissance des soldats sur le terrain. Le projet Talos (en référence au géant de bronze envoyé par Zeus pour protéger l’île de Crète) a été testé cet été et mobilise actuellement 56 sociétés, 16 agences gouvernementales et 13 universités. En France, le projet Hercule (autre mythe, autre budget – 3 millions d’euros), présenté dans les salons de l’armement depuis 2011, est soutenu par la Direction générale de l’armement (DGA) ; une version civile serait commercialisable d’ici peu, pour la réduction de la pénibilité du travail physique ou la rééducation post-traumatique.
Ces dernières années, la rationalisation et l’informatisation des systèmes armés a considérablement réduit le nombre d’hommes engagés sur les zones de conflit. Appui technique de la doctrine « Zéro mort » pour toute opération militaire, les drones militaires se sont ainsi généralisés et, depuis 2004, près de 5000 personnes auraient déjà été tuées par des drones de la CIA au Pakistan3. Moins « performant » qu’une machine, l’humain est interprété comme une source d’erreur potentielle dans les systèmes de défense, et les fonds de recherche et développement ont massivement investi vers l’automatisation de la guerre. La Darpa mise ainsi sur le développement de l’intelligence artificielle pour créer des systèmes militaires autonomes : des « essaims » de drones qui peuvent ensemble élaborer des tactiques de combat en fonction de l’environnement sans aucune intervention humaine. (...)
Avec huit autres entreprises de robotique, Boston Dynamics, la société qui a créé pour la Darpa le robot Big Dog et l’humanoïde Atlas, a été rachetée en décembre 2013 par Google. Le moteur de recherche a également repris DNNresearch, une start-up canadienne qui travaille dans les neurosciences, ou encore Deep Mind, spécialisée en intelligence artificielle pour 500 millions de dollars début 2014. Afin d’améliorer la puissance de son moteur de recherche omniprésent dans la vie quotidienne et acteur incontournable de l’économie mondiale, Google s’intéresse de plus en plus à la compréhension du cerveau humain, pour développer des algorithmes capables d’anticiper les comportements des internautes. Via son laboratoire de recherche Google X, la firme travaille également à la réplication informatique des schémas de pensée humaine dans une machine capable d’apprendre par elle-même. Google a par ailleurs créé en septembre 2013 Calico, une société de biotechnologie dédiée à la lutte contre le vieillissement et aux maladies associées. Enfin, à l’échelle industrielle, les Google Glass, lunettes augmentant les capacités visuelles en étant connectées en permanence aux fonctionnalités du moteur de recherche, sont d’ores et déjà dans le commerce.
Prothèses technologiques sur ou dans nos corps, guerre avec des hommes surpuissants assistés par la technologie, systèmes de défense automatisés et autonomes, acquisitions de Google au croisement de la robotique, de l’intelligence artificielle et des biotechnologies… Toutes ces orientations médicales, militaires, industrielles et technologiques sont motivées par la « convergence NBIC » : l’avènement de recherches scientifiques pluridisciplinaires alliant les nanotechnologies, les biotechnologies, l’intelligence artificielle et les sciences cognitives. (...)
si de tels budgets sont alloués à certains secteurs de la recherche et développement, c’est qu’un type d’idéologie y concourt, qu’elle soit économique ou plus… spirituelle. Ainsi, la « philosophie transhumaniste », dont les chantres acquièrent de plus en plus de postes clés dans les sphères décisionnelles, est-elle bien souvent à l’œuvre dans la prospective de ces nouvelles technologies, en proposant autant de concepts que de symboles nourrissant les innovations en cours. (...)
Cyberculture & techno-utopies financées
La paternité du mot « transhumanisme » est attribuée au biologiste Julian Huxley (frère de l’écrivain Aldous Huxley, auteur de Le meilleur des mondes) en 1957, qui définit le transhumain comme « un homme qui reste un homme, mais se transcende lui-même en déployant de nouveaux possibles de, et pour, sa nature humaine4. » Courant de pensée protéiforme qui prend ses racines au sein de la Silicon Valley en Californie dans les années 1980, le transhumanisme repose sur un postulat simple : le corps humain n’est qu’un ensemble de fonctions biologiques aux capacités limitées et non maximisées. Il serait possible de s’affranchir des limites physiques et biologiques par l’hybridation puis la fusion du corps avec les technologies nées de la convergence NBIC, en manipulant les atomes (la matière), les gènes (le vivant), les bits (l’information) et les neurones (les sensations).
Cette pensée puise ses origines dans la contre-culture californienne des années 1960, quand les communautés hippies côtoyaient les jeunes chercheurs et entrepreneurs de la Silicon Valley5, à une époque où les tout premiers ordinateurs étaient accueillis comme une technologie d’émancipation spirituelle pour l’humanité (...)
En 1998, la World Transhumanist Association – « Humanity + » depuis 2008 – voit le jour ; elle encourage la recherche et développement sur le transhumanisme pour augmenter la visibilité du mouvement auprès du grand public. Basée en Californie, l’association se targue de rassembler aujourd’hui plusieurs milliers de chercheurs, ingénieurs ou citoyens lambda. Elle assure que « la félicité perpétuelle par modification chimique (paradise engineering) et la colonisation de l’espace font partie de la sphère d’intérêt des transhumanistes. (…) Des scénarios plausibles font aussi bien état de l’extinction de toute vie intelligente que de l’avènement d’un futur posthumain merveilleux et radieux9. »
Au-delà de l’augmentation de nos corps, certains prônent même une fusion totale entre l’homme et la machine, tel l’apôtre médiatique Ray Kurzweil, un des théoriciens de la « singularité technologique ». (...)
Cette intelligence artificielle serait en constante progression, capable de répliquer la complexité de la pensée humaine au point que l’humain pourrait être téléchargé sur un support informatique (le mind-uploading), le rendant par là même immortel. La singularité remplirait ainsi le fantasme démiurgique parcourant nombre des grands mythes de l’humanité, du Golem à Frankenstein : permettre au scientifique de créer à son tour une créature vivante à sa propre image. Selon Kurzweil, « En 2029, les ordinateurs auront l’intelligence humaine, avec ses émotions, son humour, la capacité d’aimer (…). Les ordinateurs seront en nous, au sens propre10… » Une mutation radicale de l’humanité qui pousse certains transhumanistes à affirmer que « ceux qui décideront de rester humains et refuseront de s’améliorer auront un sérieux handicap. Ils constitueront une sous-espèce et formeront les chimpanzés du futur11. » (...)
Le discours techno-prophétique de Ray Kurzweil trouve un écho positif dans les sphères politiques et scientifiques, et il reçoit des mains du président Bill Clinton la National Medal of Technology en 1999. Membre du conseil d’administration du très réputé Massachusetts Institute of Technology, conseiller officiel de l’armée américaine (au sein de l’Army Science Advisory Board) dans les domaines scientifiques et techniques, il est soutenu par l’astrophysicien George Smoot, Prix Nobel de physique 2006, et le magazine Forbes lui a décerné le titre de « Machine à penser ultime ». Mais Ray Kurzweil est surtout, depuis décembre 2012, directeur de l’ingénieurie prospective chez Google, après avoir créé la Singularity University, école privée de la Silicon Valley financée par Google et la Nasa. « Google s’inspire de concepts [transhumanistes] déjà connus, mais le groupe a l’équipe et l’argent pour les faire fructifier. C’est là sa valeur », a alors déclaré Natasha Vita-More, actuelle présidente de Humanity+ (...)
Certains chantiers de recherche font office de locomotives dans la fabrication d’une telle singularité technologique. Initié fin 2013 par le neurobiologiste Henry Markram, associant treize centres de recherche en Europe et financé à hauteur d’un milliard d’euros sur dix ans, le projet Human Brain, basé à Genève, a pour objet de créer en collaboration avec IBM un ordinateur super puissant capable de reproduire la complexité de pensée d’un cerveau humain. L’objectif annoncé est de mieux comprendre les maladies neurodégénératives, mais ce cerveau digital en devenir n’est rien de moins que la première brique du mind-uploading tant désiré par les transhumanistes (...)
C’est ainsi une véritable course au cyborg qui est lancée, pour abolir la souffrance et le handicap, reculer les limites du vieillissement – jusqu’à créer une nouvelle espèce humaine techno-hybridée voire atteindre l’immortalité selon les discours les plus délirants. (...)
Discours magico-religieux
Si cette guerre déclarée contre la mort et cette volonté de maîtrise totale du vivant peut rappeler le vieux rêve de Pasteur de voir la science éradiquer les maladies les plus terribles, la philosophie transhumaniste ne se contente pas d’une froide logique technoscientifique, et fait appel à de nombreux référents mythologiques voire religieux. Pour le philosophe Jean-Michel Besnier, les transhumanistes endossent le rôle de nouveaux Prométhée, pensant avoir dépassé l’hybris – littéralement la démesure, inspirée par l’orgueil14 : dans la mythologie grecque, l’hybris pousse l’humain hors des limites de la sagesse, jusqu’à vouloir se mesurer aux dieux et résoudre les contradictions du cosmos. Comme l’hybris capitaliste qui prétend vaincre les finitudes de notre planète, l’hybris transhumaniste affirme pouvoir dépasser celles de notre corps biologique.
« Le mythe reste à la base de l’acte scientifique. […] Icare est le mythe de l’aviation, Golem celui de l’automate, de la cybernétique », rappelle Abraham Moles, précurseur français des sciences de l’information et de la communication15. D’autres commentateurs, comme Jacques Perriault, professeur en sciences de l’information et de la communication à l’université de Nanterre, parlent de la « magie transhumaniste », puisant sa symbolique dans la magie parastatique16 qui consiste en l’art de donner l’illusion de dématérialiser un homme ou des objets. (...)
La filiation des discours transhumanistes avec le christianisme passe par de nombreuses autres références, comme celle de l’Apocalypse avec l’avènement du règne des machines, suite auquel « le monde sera divisé (…) entre les Élus (ceux qui auront été augmentés par la technique et qui auront une chance de survivre) et les Déchus (les autres, les Homo sapiens sapiens)17 ». Nombre de transhumanistes reprennent à leur compte la rhétorique chrétienne des prophéties (« Les aveugles verront et les paralytiques marcheront. ») pour promouvoir la puissance d’une possible augmentation technologique de nos corps18. D’autres développent des théories scientifiques sur le christianisme, tel Franck Tipler19, professeur de physique mathématique qui a repris le concept de noosphère élaboré par le père jésuite et scientifique Pierre Teilhard de Chardin20. À la jonction du mysticisme et de l’évolutionnisme, cette notion de noosphère, c’est-à-dire le milieu de vie de la conscience concurrent à l’atmosphère ou à la biosphère, est aujourd’hui le concept clé de projets de recherche autour du cerveau artificiel comme le Human Brain.
Mais le principal point commun avec les origines du christianisme tient dans la vision dualiste de l’être par les transhumanistes qui s’inspire en partie de la conception platonicienne (et néo-platonicienne) du corps, pensé comme prison, dans lequel la connaissance est enfermée. (...)
Cette opposition a traversé la pensée philosophique occidentale et marqué la division chrétienne entre le corps, soumis aux souffrances terrestres, et l’âme, seule capable d’entrer en relation avec Dieu.
Or, là où les transhumanistes innovent par rapport au dualisme historique, c’est en espérant l’immortalité de notre esprit ailleurs que dans sa délivrance par rapport au corps biologique (notre corps-prison) : la vie éternelle ne serait ni dans le monde des Idées platoniciennes ni dans le Royaume de Dieu, mais dans la création humaine d’un corps modifié, technicisé, libéré du biologique mais pas de la matière. (...)
pour les tenants du transhumanisme, l’esprit humain est, au même titre que le corps, une mécanique quelconque réductible à un ensemble d’informations que l’on peut répliquer, améliorer, transférer dans un nouveau corps-machine, tel n’importe quel logiciel informatique. C’est par ce subterfuge dialectique que la pensée transhumaniste devient idéologie et spiritualité « post-humaniste », comme l’explique le philosophe des sciences Farid El Moujabber : « Du dualisme platonicien et cartésien au matérialisme et à la cybernétique, il semble que les post-humanistes se sont acharnés à confectionner, à la manière des alchimistes, une recette magique de leur homme parfait et immortel. En amalgamant le corps-prison au corps-machine à l’esprit-information, le post-humanisme a conçu une nouvelle créature. » (...)
Société posthumaine et monde-machine
Le post-humain, réponse au dégoût transhumaniste pour ses propres imperfections humaines, cette « honte prométhéenne d’être soi » décrite par Günther Anders26, préfigure un homme non plus appréhendé dans sa dimension sociale, culturelle ou politique, mais uniquement dans sa potentialité d’hybridation technologique, forcément synonyme de progrès et d’émancipation. Ce nouvel homme-machine amélioré par la technique est également vecteur d’une société post-industrielle en devenir qui continue de s’en remettre entièrement au progrès scientifique et technologique. Le technoscientisme exacerbé des transhumanistes, à travers le corps augmenté et la création d’intelligences artificielles supérieures à toute capacité de maîtrise par leurs créateurs, est alors proposé comme ultime garant du bonheur individuel et social.
Certes, face à la déferlante technologique, nombreux sont ceux qui font appel à « l’urgence d’une réflexion éthique » pour juguler les différents projets transhumanistes et « porter débat sur la place publique »27. Cependant, philosophes, professeurs en sciences de l’information et autres sociologues cristallisent leurs discussions et publications sur notre rapport individuel aux technologies28. Et quand la question morale est abordée, ou celle de l’égalité d’accès aux technologies d’augmentation dans un souci de progrès social, tous s’appuient sur le mythe de la possibilité d’un contrôle social de ces technologies, présupposant que celles-ci sont par essence « neutres », subordonnées aux usages que l’homme choisit d’en faire29. « Un autre transhumanisme est possible » (sic), brandit sans ambages l’Association française transhumaniste Technoprog via son président, Marc Roux, qui propose aussi un revenu universel pour un accès égal aux technologies d’augmentation… Se définissant comme « technoprogressiste », Marc Roux prône des sociétés « où augmentation rime avec amélioration du “vivre ensemble’’ », une « démocratie transhumaniste » soucieuse de justice sociale ou de protection de l’environnement30. La teneur des débats éthiques ou politiques semble ainsi plutôt participer à l’acceptabilité sociale de ces technologies d’augmentation, cherchant à convaincre qu’elles peuvent être synonymes de progrès social, et que le transhumanisme est un humanisme. Mais toutes ces technologies sont loin d’être amorales ou apolitiques : elles portent en elles des valeurs intrinsèques de performance, de simplification, de quantification et leur production, aux mains des tenants de la technoindustrie, est soumise à des impératifs de rentabilité, restant déconnectée de toute perspective de transformation sociale.
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Les systèmes technologiques, jugés plus rationnels et objectifs, sont ainsi censés apporter des solutions là où le jeu démocratique et les communautés humaines ont échoué. Mais au-delà de cette croyance en un progrès techno-scientifique salvateur, le transhumanisme entérine également l’asservissement des corps aux technologies, augurant une humanité évoluant dans un monde-machine en constante amélioration et en perpétuelle hybridation entre le naturel et l’artificiel, entre vivant et non vivant – où l’homme n’est qu’un système connecté de plus. Dans ce monde-machine, tout ce qui est de l’ordre du sensible ou de l’émotion, du rapport direct entre êtres humains ou de la relation avec notre environnement naturel, n’est appréhendé que comme autant de sources d’erreurs potentielles qui devront, au fil des augmentations des post-humains, être updatées, comme dans un banal logiciel.
Loin de promettre l’égalité aussi universelle que mortifère des atomes et des bits, la pensée transhumaniste répercute en les amplifiant les logiques de domination d’une humanité à deux vitesses, avec d’un côté les post-humains améliorés, une élite physiquement et intellectuellement augmentée et, de l’autre, un cheptel humain coincé dans des corps version 1.0 – les différences de classe corporelle renforçant désormais celles de classe sociale. (...)
« Les gens qui, pour une raison ou une autre, n’évolueront pas dans le même sens, s’ils existent, deviendront l’espèce inférieure incapable de survivre ou ne pouvant survivre que pour servir d’esclaves ou de viande pour les autres (comme les vaches aujourd’hui) », déclare en ce sens l’écrivain transhumaniste américain Bruce Benderson31.
Cette humanité biologiquement inégalitaire se prépare également dans les discours eugénistes d’un Nick Bostrom, directeur du Future Humanity Institute (créé en 2005 par l’université d’Oxford), lorsqu’il prône la sélection des embryons pour augmenter les capacités intellectuelles de l’être humain dans les cinquante ans à venir. Quant aux possibilités de surveillance et de contrôle généralisés inhérentes aux nouvelles technologies, si n’importe quel objet technologique connecté (ordinateur, téléphone portable, smartphone ou puces RFID) est déjà synonyme de traçabilité et de fichage, qu’en sera-t-il lorsque nos corps, dépendants pour leur survie de leurs plugins biomécaniques, seront devenus leurs propres mouchards ? (...)