
En cette année 2011, l’importance des commémorations du 140ème anniversaire de la Commune de Paris a surpris bien des observateurs tant par la multiplicité des manifestations que par l’intérêt soutenu d’un public divers. La Commune reste un objet mémoriel notable. Ce qui est d’autant plus intéressant au regard de la faible place qu’elle occupe dans les programmes de l’enseignement secondaire et qui semble vouée à se réduire comme peau de chagrin. C’est l’occasion de s’interroger sur les raisons de cet effacement et sur la manière dont l’enseignement de la révolution communale pourrait singulièrement compliquer la compréhension du dix-neuvième siècle et de notre « modernité » politique.
L’application du nouveau programme de première générale jette une lumière crue sur l’évolution de la place attribuée à la Commune dans l’enseignement secondaire. Dans l’ancien dispositif sa place était honorable. Elle était traitée à deux reprises. En quatrième, dans le cadre de « l’évolution politique de la France (1815-1914) », une séquence d’une heure lui était consacrée. Puis, en première générale, elle pouvait être traitée en une ou deux heures dans le cadre « de la IIème République à 1879 : la recherche d’un régime politique ». Ainsi, après avoir acquis les bases au collège, le cycle terminal, quoique empreint d’une certaine téléologie républicaine, autorisait un approfondissement permettant de mettre en valeur la complexité des processus socio-politiques qui aboutissaient à la IIIème république.
La nouvelle version applicable en 2011 propose de significatifs déplacements qui ne concernent pas tant la seule Commune que l’ensemble du dix-neuvième siècle(...)
L’application du nouveau programme de première générale jette une lumière crue sur l’évolution de la place attribuée à la Commune dans l’enseignement secondaire. Dans l’ancien dispositif sa place était honorable. Elle était traitée à deux reprises. En quatrième, dans le cadre de « l’évolution politique de la France (1815-1914) », une séquence d’une heure lui était consacrée. Puis, en première générale, elle pouvait être traitée en une ou deux heures dans le cadre « de la IIème République à 1879 : la recherche d’un régime politique ». Ainsi, après avoir acquis les bases au collège, le cycle terminal, quoique empreint d’une certaine téléologie républicaine, autorisait un approfondissement permettant de mettre en valeur la complexité des processus socio-politiques qui aboutissaient à la IIIème république.
La nouvelle version applicable en 2011 propose de significatifs déplacements qui ne concernent pas tant la seule Commune que l’ensemble du dix-neuvième siècle
(...)
Le phénomène déborde le cadre du programme des filières générales : que ce soit en STG ou au lycée professionnel, cette période, et notamment la Commune, ne peut être abordée que très incidemment. Ces absences font sens.
(...)
« La Commune est un sphinx qui met l’entendement bourgeois à une rude épreuve », disait Marx. Du fait des choix opérés dans les nouveaux programmes, le sphinx tend à devenir un fantôme et les élèves ne risquent guère d’éprouver leur entendement – ce qui est pourtant une des fonctions citoyennes de l’histoire – en se confrontant à la Commune, cette clé d’accès à un XIXe siècle qui ouvre à de larges perspectives, interroge nos certitudes.
(...) Wikio