
François Hollande n’a pas fermé toutes les portes. Michel Rocard affirme qu’avec les gaz de schiste, « la France est bénie des dieux ». Le rapport Gallois y voit une opportunité à saisir...
On le croit enterré. Il resurgit. Le débat sur les gaz de schiste est, comme tout gaz qui se respecte, à la fois volatil et entêtant. Mardi, le président de la République, mine de rien, a semblé lui entrouvrir une porte.
Qu’a-t-il dit ? « Tant qu’il n’y aura pas de nouvelles techniques, il n’y aura pas d’exploration et d’exploitation de gaz de schiste en France. » Une loi interdit la fracturation hydraulique. Elle date de juillet 2011. Et trois autorisations d’exploration - à ne pas confondre avec l’exploitation - ont été stoppées par le précédent gouvernement.
Quoi de neuf ? D’abord le rapport Gallois, érigé en Bible de la future compétitivité de la France. Que dit-il ? Que les gaz de schiste sont une piste à ne pas négliger pour que la France dispose d’une énergie à bon marché. Ils réduiraient en effet le coût de la facture des importations russes et algériennes.
S’y ajoutent les résultats et les perspectives américaines (...)
Et puis il y a Michel Rocard, l’ex-Premier ministre, qui parle d’une « France bénie des dieux ». « Pour l’Europe, a-t-il dit dans une interview au Monde, elle serait au gaz de schiste ce que le Qatar est au pétrole. Peut-on s’en priver ? Je ne le crois pas. » Des paroles fortes, enflammées, ce qui est bien dans le style rocardien.
Il demeure que tout cela mis bout à bout, sans parler du lobbying intensif des industries pétrolières, il n’est plus possible d’écarter les gaz de schiste d’un revers de main. Même si un changement de cap du gouvernement, à leur sujet, produirait une fracture sans doute irréversible avec ses alliés écologistes.