
De source syndicale, voilà bien longtemps que les urgences de Bicêtre sont en maladie chronique. Mais cette fois, c’est un véritable signal de détresse que reçoit l’hôpital de l’Assistance publique (AP-HP).
Le chef de service des urgences a tiré la sonnette d’alarme juste avant les fêtes, au moyen d’un courrier adressé à la direction du CHU. Document que nous nous sommes procuré.
Alors que le manque d’effectifs se traduit par un « engorgement » des urgences, « que la grippe arrive » et « que les généralistes sont en vacances », la situation s’annonce d’après lui « extrêmement préoccupante ». (...)
Le jour où il a signé sa lettre, vendredi 20 décembre selon nos informations, le chef de service affirmait commencer sa journée avec un nombre de patients représentant « 10 heures de temps médical et soignant », « sans renfort de personnel et avec une aide-soignante en moins ».
« Un risque réel de contamination »
Mais son inquiétude va au-delà des « retards de prise en charge » et des « couloirs encombrés de patients » attendant « dans une promiscuité indigne ». « Un risque réel de contamination existe entre brancards qui se touchent », alerte-t-il, redoutant par ailleurs « une catastrophe en cas d’incendie du fait de l’entrave à la circulation » dans le service.
« A moins de tous démissionner (hypothèse sérieuse) », « nous n’avons d’autre choix que de subir », se désole le médecin au nom des « personnels déjà malmenés par les conditions de travail habituelles ». « Prévenez vos internes que les gardes vont être difficiles », demande-t-il à la direction du CHU tout en promettant, « comme d’habitude » et « au prix fort », de faire « le maximum » pour éviter les événements graves. (...)