
la question qui se pose aujourd’hui n’est pas d’ordre judiciaire. Elle n’est pas de savoir si les juges ont raison ou tort de condamner des victimes à rembourser des sommes dont bien souvent elles ne disposent plus. La justice est indépendante et l’appréciation des magistrats doit rester souveraine. Non, la question est politique. Les pouvoirs publics, qui ont la tutelle du Fiva, peuvent-ils laisser ainsi sa direction agir à sa guise et adopter une attitude à ce point déloyale vis-à-vis de personnes malades et de leurs familles ? Car à Douai, c’est bien à un véritable traquenard judiciaire que se livre la direction du Fonds d’indemnisation.
A l’évidence, la réponse est clairement non.
C’est en tout état de cause l’appréciation des 412 parlementaires de tout bord politique qui ont signé une motion initiée par les groupes d’études amiante de l’Assemblé nationale et du Sénat. Un texte sans équivoque. « Nous, parlementaires, de toutes tendances confondues, demandons solennellement au gouvernement que tout soit mis en œuvre pour que le Fiva renonce à la stratégie judiciaire qu’il a récemment adoptée. L’inhumanité des poursuites actuellement engagée à l’encontre des victimes est indigne de la République. Nous demandons également que toutes les victimes d’ores et déjà condamnées à rembourser une partie de leurs indemnités, ainsi que celles qui le seraient dans l’avenir, puissent bénéficier d’une remise gracieuse afin de mettre un terme à cette très pénible affaire ». (...)