
Pour réduire les émissions de CO2, il est notamment envisagé d’injecter ce gaz à effet de serre dans les entrailles de la Terre, où il sera stocké pour des millénaires. Un nouveau test vient de débuter aux États-Unis, près de Wallula. Son objectif : déterminer si les basaltes feraient une bonne roche d’accueil, comme le laissent supposer des études de minéralisation.
La plupart des nombreuses solutions envisagées, ou déjà en application, pour lutter contre le réchauffement climatique cherchent à agir sur le CO2. Le défi est de taille. Rien qu’en 2012, près de 35,6 milliards de tonnes de ce gaz à effet de serre ont été libérées dans l’atmosphère. Les principales pistes envisagées cherchent à réduire au maximum, voire à supprimer les émissions d’origine anthropique. Cependant, il en existe d’autres qui ont un but distinct. Pourquoi ne pas capter le gaz carbonique dès sa production, pour ensuite l’enfouir profondément sous terre ?
Plusieurs projets ont vu le jour dans le monde, mais ils consistent principalement en l’injection de gaz dans des aquifères salins situés entre 800 et 3.000 m de profondeur, au milieu de roches poreuses et perméables (grès, calcaire) situées sous une couche de « couverture » (argile). Cette méthode a l’avantage d’être appréciée par les industries concernées. En effet, les sites d’enfouissement possibles sont nombreux, de quoi réduire le coût de la capture, du transport, puis de l’injection du gaz. Cependant, plusieurs projets suscitent des interrogations, en raison d’éventuels risques de fuite.
Une autre approche réduirait considérablement ce danger : l’enfouissement dans des roches basaltiques qui sont également poreuses. L’astuce : le gaz carbonique réagit au contact de certains minéraux présents dans le milieu (comme le calcium ou le magnésium) pour former du calcaire. Il est donc minéralisé, ce qui réduit le risque de le voir revenir dans l’atmosphère. Qui plus est, les réactions chimiques se dérouleraient rapidement, en seulement quelques décennies. Selon des modèles informatiques, près de 20 % du CO2 enfoui serait minéralisé en 10 à 15 ans, mais qu’en est-il réellement ? (...)