
Le SNPI (Syndicat National des Professionnels Infirmiers) dénonce une « ubérisation qui ne peut qu’attirer tous ceux qui favorisent déjà les glissements de tâches dans leurs établissements afin de réaliser des soins low cost ».
« Nous refusons de voir arriver des métiers intermédiaires entre aide-soignant et infirmière, type auxiliaire en plaie et cicatrisation ou assistant de soins en diabétologie, qui ne reposeraient sur aucune formation française ».
Le secteur médical est déjà soumis à des rudes épreuves et réclame, entre autres :
– la reconnaissance de la pénibilité
– la revalorisation salariale
– la réactualisation du décret d’actes infirmiers (non modifié depuis 2002) afin de couvrir les pratiques actuelles suite aux progrès médicaux
– la reconnaissance en Master des formations IBODE, puériculture et cadre infirmier
etc... source
S’ajoutent des à présent des nouvelles contraintes qui émanent de la commission européenne (centre du pouvoir des instances de l’UE) voire de leur directives, GOPE (Grandes Orientations Politiques et Economiques), qui sont imposées aux pays de l’UE.
L’ordonnance du 19 janvier 2017 permet la transposition de la directive 2013/55/UE du Parlement européen et du Conseil du 20 novembre 2013 modifiant la directive 2005/36/CE et relative à la reconnaissance des qualifications professionnelles dans le domaine de la santé.
Les infirmiers mobilisés contre le projet d’accès partiel à la profession
Mais, selon l’Ordre National des Infirmiers (ONI), le projet outrepasse largement ce que la directive prévoit en voulant ouvrir la porte en France à l’accès partiel aux professions de santé. Permettre à des professionnels de santé partiellement qualifiés issus d’un autre Etat membre de l’Union Européenne d’exercer avec leur titre dans notre pays aurait pour effet de casser le cadre réglementaire d’exercice des professions de santé de plein exercice actuellement reconnus en France. Le risque serait majeur au détriment de la qualité et la sécurité des soins. (...)
« Nous nous opposons à ce qui constitue une déréglementation scandaleuse et irresponsable de l’accès aux professions de santé dans une logique de nivellement par le bas et de dépréciation de la qualité des soins. Quel est le sens dans ce contexte de l’intégration de la profession infirmière dans le processus Licence-Master-Doctorat ? Veut-on pour de basses raisons d’économies introduire des soins low-cost réalisés par des professionnels sous-qualifiés et sous-payés » dénonce Didier Borniche, président de l’Ordre. (...)