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Le Prix Seligmann contre le racisme remis à Marie Rajablat
Article mis en ligne le 22 mars 2019

Hier, le Prix Seligmann contre le racisme 2018 a été conjointement décerné à Marie Rajablat et Samuel Sandler à la Sorbonne, par le recteur de l’académie de Paris Gilles Pécout. Marie est bénévole en mer et sur terre, et fait également partie du conseil d’administration de SOS MEDITERRANEE.

Toute l’équipe de SOS MEDITERRANEE la félicite pour son ouvrage "Les naufragés de l’enfer - Témoignages recueillis sur l’Aquarius", un outil précieux pour témoigner de la situation en mer et des terribles parcours d’exil, particulièrement de l’enfer libyen décrit par les rescapés.

Le prix Seligmann de la Chancellerie des Universités de Paris récompense chaque année une création écrite contribuant à la lutte contre le racisme.

En 2017 puis en 2018, Marie Rajablat est montée à bord de l’Aquarius pour recueillir les témoignages des rescapés et les accompagner, le temps d’une traversée. Elle en a tiré un ouvrage, "Les Naufragés de l’enfer", publié aux éditions Digobar en avril 2017. Voici son allocution lors de la remise du prix, à la Sorbonne (...)

Le flux migratoire c’est ça : un bateau de bois délabré de 8 à 10 mètres de long, bondé d’êtres humains à la dérive, qui n’ont aucune chance d’atterrir quelque part. Des êtres qui ont pris le risque de mourir car c’était à leurs yeux, le moindre de tous...

Cette vision formidablement étrange et irréelle, suspendue et condensée dans le temps, fait basculer l’ordre du monde. Difficile à mettre en mots le vacillement puis la dissolution de repères fiables, surtout lors du premier sauvetage. Qu’est-ce que c’est que ce monde-là ? Comment cela est-il possible ? Comment en sommes-nous arrivés là ? ... Et moi, qu’ai-je fait jusqu’alors ?! … Autant de questions que nous nous posons sur les ponts, sans trouver de réponse. (...)

Dans ces circonstances, on ne triche pas. On va droit à l’essence même de l’être. Nous, équipes de SOS MEDITERRANEE, comme celles d’autres ONG, nous sommes les dernières digues contre lesquelles s’écrasent les déferlantes politiques déshumanisées. Et pour protéger notre humanité, la leur comme la nôtre, nous n’avons pas d’autres choix que d’affréter le plus rapidement possible un nouveau navire, un nouvel îlot éphémère où mettre à l’abri ces naufragés d’une mort certaine. (...)

Une seconde édition des "Naufragés de l’enfer - Témoignages recueillis sur l’Aquarius" sera publiée prochainement.