
...réfléchir à partir de dix hypothèses...
1. L’enjeu de l’issue de la crise, c’est la définition d’un nouveau projet d’émancipation pour le 21ème siècle
...après le projet de libération sociale du communisme, il faut définir un projet qui associe la libération sociale, écologique, des libertés et de la paix...
2. La crise globale est une crise structurelle de la mondialisation capitaliste dans sa phase néolibérale
3. L’urgence est de faire face aux dangers de la crise
...Pour lutter contre ces dangers il faudra renforcer les résistances et élargir les alliances et les coalitions contre la pauvreté, pour les libertés, la démocratie et la paix....
4. La perspective est d’approfondir les opportunités ouvertes par la crise
...Les possibilités de dépassement de la logique dominante sont en gestation dans les sociétés actuelles et dans la société mondiale. ...
5. Les issues à la crise ne sont pas prédéterminées
...La crise du néolibéralisme est liée à la montée en puissance de l’altermondialisme qui a aiguisé les contradictions internes au système. Pour autant, la crise du néolibéralisme ne signifie pas sa disparition inéluctable. De plus, le mouvement altermondialiste n’est pas le seul mouvement antisystémique par rapport à la logique dominante du système...
6. Les réponses actuelles du G20 ne sont pas à la hauteur de la crise
...Le débat sur les orientations stratégiques s’organise autour de trois pôles, dès lors qu’on laisse de côté le G20 surtout préoccupé par des considérations tactiques et attentistes. Les trois pôles que nous proposons de retenir sont celui d’un Green New-Deal, celui du mouvement syndical international et celui du mouvement altermondialiste...
7. Le pôle d’un Green New-Deal propose une refondation du système international et du capitalisme
....Le rapport de la CNUCED propose d’en finir avec les marchés financiers déréglementés et avance l’idée d’une re-réglementation multilatérale et concertée via l’ONU et une conception du commerce mondial qui refuse les dumpings sociaux, écologiques, fiscaux et monétaires, sans remettre en cause le libre-échange dans son principe....Il s’agit d’un programme réformateur de l’économie mondiale, d’une proposition de refondation du capitalisme.
8. Le pôle du mouvement syndical international est soucieux de lier la prise en compte de la situation des producteurs à des perspectives à moyen terme
...Le mouvement syndical insiste sur la nécessité d’en finir avec le modèle néolibéral. Il considère qu’une réponse radicale par les gouvernements est nécessaire...Il prend peu en compte de nombreuses questions, notamment l’agriculture paysanne, les différentes dimensions de la pauvreté, l’approfondissement des discriminations, l’emploi informel, l’économie sociale et solidaire et surtout celle des migrations...Les positions du mouvement syndical de salariés et des mouvements paysans ouvrent les perspectives d’une alliance fondamentale, celle des producteurs.
9. Le pôle altermondialiste explore les pistes alternatives au système dominanT
...Le troisième pôle du débat international regroupe ceux qui considèrent que la régulation n’est pas une réponse suffisante à la crise. Il est formé par ceux qui estiment qu’une réponse radicale à la crise nécessite une rupture avec le système dominant, le capitalisme, et qui inscrivent leur action dans la durée, ce qui influe sur les actions à court terme à mener d’urgence. Comme les deux autres pôles du débat, il ne s’agit pas d’un bloc homogène mais d’une situation dans le débat stratégique qui recouvre des positions et des appréciations différentes sur les opportunités et sur les alliances...elles ...explorent une démarche radicalement alternative, celle de « la prospérité sans la croissance » qui met en discussion le rapport entre croissance, développement et contraintes écologiques. Cette réflexion, reprise y compris dans certains cadres institutionnels, démontre la progression des propositions défendues par les sociétés civiles et les mouvements sociaux, écologistes et citoyens.
10. L’alternative articule les nécessaires ruptures et la mise en œuvre, à partir des luttes, de pratiques concrètes d’émancipation
...Il n’y a pas de rupture de continuité entre les résistances qui restent plus que jamais nécessaires, et les alternatives qui contribuent à leur donner un sens. Les propositions sont fondées sur la convergence des mouvements sociaux et citoyens. Elles combinent les luttes et les résistances, les campagnes et les mobilisations, les pratiques sociales innovantes, l’élaboration, les alternatives, les propositions de négociation....Le capitalisme n’est pas éternel, la question de son dépassement est d’actualité. Nous pouvons et nous devons commencer dès maintenant à revendiquer et à construire un autre monde possible.