
Le Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies vient d’adopter une résolution sur les effets de la dette extérieure sur les droits humains encourageant États et Institutions financières internationales à tenir compte des nouveaux principes directeurs sur les études d’impact des réformes économiques sur les droits de l’homme.
Cette adoption est à saluer sur plusieurs points. D’abord, elle est en partie le produit d’une consultation entre l’Expert indépendant Juan Pablo Bohoslavsky avec la société civile et les mouvements sociaux. D’autre part, elle constitue un outil supplémentaire pour avancer des arguments contre l’application de politiques d’austérité/d’ajustement structurel en contrepartie du remboursement de la dette. Enfin, bien que nous déplorons cette décision, elle renvoie les États membres de l’Union européenne face à leur hypocrisie, puisque aucun d’entre eux n’a voté en faveur de cette résolution. Alors que la France préside le G7 cette année, cette nouvelle non-adhésion est tout un symbole.
Mais en dépit de ces éléments concrets, plusieurs points sont à regretter. Cette résolution n’est pas contraignante et ne constitue qu’un guide (à la manière des Accords de Paris sur le climat sur un tout autre sujet ...). Surtout, elle se concentre sur l’allègement et la viabilité de la dette, sans en questionner la légitimité. Elle appelle par ailleurs à l’annulation de toutes les dettes bilatérales via l’application de l’initiative PPTE dont les nombreuses limites ont pourtant été maintes fois reconnues. Ainsi, elle peut contribuer à renforcer le pouvoir des créanciers, tant du côté des institutions financières internationales (FMI, Banque mondiale, ...), qu’au niveau bilatéral (Club de Paris). (...)