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Le Chili rejette la Constitution écologique et sociale
Article mis en ligne le 6 septembre 2022

62 % des Chiliens ont voté « Non » à la proposition de nouvelle Constitution écologique, lors du référendum de dimanche 4 septembre. Un échec qui oblige le président Gabriel Boric à convoquer une nouvelle assemblée. (...)

Depuis la révolte sociale, le Chili a connu un basculement politique. La gauche est sortie vainqueur des cinq dernières élections, et a initié le processus constitutionnel qui proposait une Constitution reconnaissant « un État social démocratique de droits, plurinational, interculturel et écologique ». Mais a proposition ne semble pas avoir convaincu. (...)

Nouveau processus constitutionnel

À 20 h 30, le jeune président chilien de 36 ans est apparu sur la Chaîne nationale. Il a affirmé avoir reçu le message du peuple qui « n’est pas satisfait de la nouvelle Constitution proposée ». Il a tout de suite appelé à « construire, avec le Parlement et la société civile, un nouveau chemin pour proposer un nouveau texte constitutionnel » aux Chiliens.

La députée porte-parole du « Oui », Karol Cariola, a reconnu la défaite quelques minutes après les résultats. Elle a réaffirmé néanmoins qu’elle allait poursuivre son combat. « La Constitution de 1980 [adoptée pendant la dictature de Pinochet] ne nous unit pas, et ne nous représente pas. La décision de nous doter d’une nouvelle Constitution reste en vigueur, et les défenseurs du « Non » l’ont largement reconnu pendant leur campagne. »

Pour la politologue de l’université du Chili, Claudia Heiss, qui a suivi tout le processus constitutionnel, « si le “Oui” l’avait emporté, cela aurait été une pierre supplémentaire à l’édifice du projet progressiste entamé depuis la révolte de 2019 ». Avec le « Non », il faut s’attendre « à ce que la crise sociale qui a débuté avec la révolte sociale en 2019 s’aggrave ».

Côté international, les premières réactions ont rapidement fusé. Le nouveau président colombien de gauche, Gustavo Petro, s’est particulièrement fait remarquer avec un tweet : « Pinochet revit ». Il a rappelé que seule une alliance des forces sociales et démocratiques permettra de mettre fin à un passé qui tâche/endeuille toute l’Amérique Latine et d’ouvrir enfin la voie à la démocratique.