
Deux mois après l’exhumation du corps du poète, le juge chargé du réexamen du dossier a ordonné l’établissement d’un portrait et la recherche d’un probable suspect. Selon la police, l’homme visé par la procédure est soupçonné d’avoir empoisonné Neruda, et par là, causé sa mort à retardement.
Depuis longtemps à l’état de rumeurs plus ou moins bruyantes, la mort par empoisonnement, prend les formes d’ un crime politique orchestré par Augusto Pinochet, quand Pablo Neruda avait été un soutien très symbolique de Salvador Allende, mort dans des circonstances tout aussi troubles. Le corps de Neruda fait toujours l’objet d’expertise médico-légale depuis le 8 avril. Patricio Bustos Streeter, directeur du service médico-légal du Chili qui dirige les opérations a commenté les recherches dans la revue Nature. « La présence de métastases osseuses du cancer de la prostate confirmerait un état avancé de la maladie. De l’autre côté, des traces de toxines peuvent être trouvées dans la partie spongieuse de l’os qui contient la moelle osseuse », a-t-il indiqué.
Une difficulté que le médecin tempère. L’absence de documentation sur les traitements pris par Neruda complique la distinction entre poison et protocole médicamenteux. Mais le médecin rassure en rappelant que « plusieurs techniques de camouflage d’empoisonnement dans le corps n’existaient pas il y a quarante ans ». (...)