
Les pays du G7 avaient proposé plusieurs mesures refusées par Brasilia, qui conseille à Emmanuel Macron de s’occuper de ses « colonies ».
L’Amazonie brûle et avec elle, les relations entre Emmanuel Macron et le président brésilien, Jair Bolsonaro. Le Brésil a ainsi rejeté, lundi 26 août, l’aide proposée par les pays du G7 pour combattre les incendies en Amazonie, a annoncé le chef de cabinet de M. Bolsonaro.
« Nous remercions [le G7 pour son offre d’aide], mais ces moyens seront peut-être plus pertinents pour la reforestation de l’Europe », a déclaré Onyx Lorenzoni, sur un blog du portail d’information G1, une déclaration confirmée à l’Agence France-Presse par la présidence brésilienne. (...)
« Macron n’arrive même pas à éviter un incendie prévisible dans une église qui fait partie du patrimoine mondial de l’humanité, et il veut nous donner des leçons pour notre pays ? », a également lancé M. Lorenzoni dans une allusion à l’incendie qui a touché la cathédrale Notre-Dame de Paris le 15 avril. « Il a beaucoup à faire chez lui et dans les colonies françaises », a-t-il ajouté, faisant référence aux départements et territoires d’outre-mer de la France, dont fait partie la Guyane, frontalière du Brésil et qui comprend une petite partie de la forêt amazonienne. (...)
Avant ces déclarations, le ministre de l’environnement, Ricardo Salles, avait pourtant estimé que l’aide proposée par le G7 était « bienvenue ». Mais Jair Bolsonaro s’est ensuite réuni avec quelques ministres et son chef de cabinet a changé de ton. (...)
Outre cette flotte aérienne, le G7 était tombé d’accord sur un volet d’aide à moyen terme destiné à la reforestation. Le programme, qui devrait être présenté à l’Assemblée générale de l’ONU fin septembre, nécessite l’accord du Brésil et la mise en place d’un partenariat avec les ONG et les populations locales. (...)
Le président français a d’ailleurs à nouveau provoqué son homologue brésilien, lundi, en s’interrogeant sur l’opportunité de conférer un statut international à la forêt amazonienne, au cas où les dirigeants de la région prennent des décisions nuisibles pour la planète. Une idée qui a mis le président brésilien dans une colère noire, accusant ceux qui la portent de mentalité « colonialiste ». Le président français a, cependant, assuré avoir bâti l’initiative qui sera proposée à l’ONU « pour respecter la souveraineté de chaque pays ».
Emmanuel Macron a également rencontré, dimanche à l’issue du G7, le chef amérindien, Raoni Metuktire, qui était l’invité de plusieurs ONG à proximité de Biarritz et qui a confié avoir eu une « bonne discussion » avec le président français. Le vieux chef, 89 ans, inlassable défenseur des droits des communautés indigènes, a par ailleurs appelé à la destitution du président brésilien, Jair Bolsonaro. (...)