
Barthelemy Aguerre, président de la société Spanghero impliquée dans le trafic de viande de cheval, sévit de longue date dans le Pays basque : partisan des OGM, d’une nouvelle autoroute, patron de choc, opposé à la chambre autonome d’agriculture...
Ainsi donc, le ministre Benoit Hamon se serait montré « très léger » et même "extrêmement imprudent" en pointant la responsabilité de la société Spanghero dans le scandale de la viande de cheval qui se fait passer pour du boeuf.
C’est en tout cas l’avis de l’intéressé, un certain Barthélémy Aguerre, président de l’entreprise, qui veut bien cependant consentir une « négligence ». Mais Barthélémy Aguerre est un franc du collier, maire et conseiller général Modem, qui a toujours clamé ses intentions en barrant la route aux défenseurs de l’environnement, aux promoteurs d’une agriculture paysanne et aux syndicats. Qu’il déclare innocemment qu’il ne faisait que réexpédier de la viande venue de Roumanie, alors même qu’il est vice-président de la coopérative agricole Lur Berri de Saint-Palais, en dit long sur ses principes et précautions. Au mieux, son rôle d’intermédiaire est irresponsable. Au pire, il ruine ceux qu’il prétend défendre, la coopérative Lur Berri qui a pris le contrôle de Spanghero en 2009. Surtout en définissant, en devanture de web, ce « projet coopératif centré sur les valeurs humaines », cherchant « à valoriser les atouts de son terroir et le savoir faire reconnu des 5 000 agriculteurs qui adhèrent à ces valeurs ». (...)
Droit dans ces bottes, Barthélémy Aguerre a pourtant déjà été au cœur d’un scandale de viande, avariée cette fois. En 2008, la coopérative Arcadie, également filiale de Lur Berri et présidée par le même Aguerre, a été mise en examen pour « tromperie sur les qualités substantielles et sur l’origine d’un produit, tromperies aggravées sur les risques pour la santé humaine » et « mise en vente de denrées corrompues ».
Une logique industrielle qui a fait bondir le chiffre d’affaire de la coopérative de 85% en un an, sans pour autant calmer les salariés de Lur Berri qui dénoncent régulièrement des salaires planchers, une politique sociale « déplorable », des primes retirées, des heures supplémentaires non payées. (...)