
Mercredi 8 août, le conseil municipal de la ville de New York a adopté un texte interdisant pour un an de délivrer de nouvelles licences aux compagnies de voitures de transport avec chauffeurs (VTC). Un salaire minimum pour les chauffeurs est également instauré.
Selon le texte il appartiendra à la Taxi and Limousine Commission (TLC), l’organisme de la ville de New York qui supervise les 13 000 taxis jaunes, de déterminer le montant de ce salaire. Cependant l’autorité recommande un salaire horaire de 17,22 dollars (15 €).
Ce salaire correspond au salaire minimum de 15 dollars (13 €) qui sera en vigueur fin 2018 dans l’État de New York, augmenté d’une somme considérée comme nécessaire pour couvrir les frais des chauffeurs. Selon le rapport commandé par la TLC, 85 % des chauffeurs de VTC gagnent moins que ce salaire horaire. Par conséquent le coût d’une course pourrait augmenter, en moyenne, de 3 à 5 %.
Coup dur pour les VTC
Cette mesure prise à l’encontre des VTC est une première aux États-Unis. Son objectif vise à donner le temps à l’autorité new-yorkaise TLC de réaliser une étude d’impact pour mesurer les effets de cette industrie sur la ville. « Plus de 100 000 travailleurs vont constater le bénéfice immédiat de cette loi », a réagi le maire de New York, Bill de Blasio, dans un communiqué.
Le second objectif de la ville, qui compte 8,5 millions d’habitants, est d’améliorer la fluidité du trafic, notamment aux heures de pointe, et de réduire la pollution. (...)
Uber et ses concurrents Lyft, Juno et Via ont mené campagne durant des semaines pour mobiliser les usagers sur le sujet. « Ne laissez pas tomber les New-Yorkais », martelait un spot publicitaire d’Uber. Pour faire basculer l’opinion en leur faveur, les start-up ont même laissé entendre que, contrairement à ses chauffeurs, les taxis traditionnels refusaient parfois de prendre des clients issus de minorité ethnique, notamment noirs.
Concurrence déloyale
Les taxis new-yorkais, comme leurs confrères européens, dénoncent une concurrence déloyale de la part des véhicules avec chauffeur. L’explosion du marché a fait plonger la valeur de leur licence ou médaillon, qui se négociait, il y a quelques années encore, au-delà du million de dollars.
Les autorités ont manifesté leur inquiétude en raison d’une vague de suicide de chauffeurs de taxis jaunes. En moins d’un an, six chauffeurs ont mis fin à leurs jours en laissant clairement entendre que leur geste était lié à leur métier.(...)
Également le président turc Recep Tayyip Erdogan a récemment annoncé qu’Uber était « fini » en Turquie, après une campagne de protestations des taxis d’Istanbul. La descente aux enfers d’Uber s’est poursuivie au Danemark et en Hongrie. Après l’adoption d’une loi rendant son activité impossible, Uber s’est donc retiré de ces deux pays européens.