
Les réformes qui réduisent les impôts pour les plus riches se traduisent par plus d’inégalités sans stimuler l’économie, affirme une étude des universités britanniques LSE et King’s College de Londres.
Les auteurs de l’étude « affirment que les gouvernements qui cherchent à restaurer les finances publiques après la crise du Covid-19 ne devraient pas s’inquiéter des conséquences économiques d’augmentations d’impôts pour les plus fortunés ».
Ces réformes, classiques dans les programmes des gouvernements conservateurs ou de droite, s’inspirent des théories néolibérales soutenant qu’aider les plus riches va les inciter à travailler plus, consommer ou investir et avec des retombées positives (un « ruissellement ») dans toutes les strates de l’économie (« trickle down economics »).
Les taxes sur les plus riches ont diminué
L’étude, intitulée « Les conséquences économiques des principales baisses d’impôts pour les plus riches », des chercheurs David Hope et Julian Limberg, montre que les taxes sur les plus aisés ont reculé dans les économies développées au cours des 50 dernières années, particulièrement dans les années 1980.
Elle s’appuie sur des données sur cinq décennies de 18 pays de l’Organisation de Coopération et de Développement économiques [OCDE] qui représente les pays les plus développés. (...)
« Les résultats de notre étude ont des implications importantes pour les débats actuels sur les conséquences économiques de la taxation des plus riches », et « démontrent notamment que les arguments pour garder de faibles niveaux de taxes sur les plus riches sont faibles », insistent les deux auteurs. (...)
Le comité pour une taxe sur la fortune, un groupe d’économistes universitaires qui réfléchit sur la taxation des grandes fortunes, recommande un impôt unique de 5 % sur les actifs.
Parmi les grandes fortunes mondiales, Warren Buffett fait partie des adversaires de la théorie du ruissellement et a appelé régulièrement à taxer plus les grandes fortunes.