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La pression pétrolière s’accroit sur l’Arctique, fragilisé par le changement climatique
Article mis en ligne le 1er décembre 2013
dernière modification le 28 novembre 2013

L’océan arctique est doublement victime du changement climatique : sa banquise fond et son écosystème se transforme. Devenant ainsi plus accessible, il est menacé par les compagnies pétrolières qui voudraient exploiter ses ressources. Mais elles sont encore peu présentes : il reste possible de les empêcher de venir.

En grec ancien, « árktos » veut dire ours. Si le nom Arctique est d’abord une référence aux constellations de la Grande Ours et de la Petite Ours qui irradient près du pôle Nord céleste, l’imaginaire collectif l’associera plutôt à l’ours polaire, animal emblématique de la banquise. L’ours blanc est aujourd’hui menacé, comme est vulnérable son habitat de la région Arctique.

Quelles menaces pèsent sur l’Arctique ? La région souffre en premier lieu du réchauffement climatique. Considéré par les scientifiques comme un indicateur précis des variations climatiques à l’échelle de la planète, l’Arctique a vu ses températures moyennes augmenter deux fois plus vite que le reste du monde selon le Programme de surveillance et d’évaluation de l’Arctique, un groupe de travail du Conseil de l’Arctique. Leur rapport Arctic Impact Climate Assessment, paru en 2004, révèle que l’évolution climatique actuelle dans cette région est la plus sévère de la planète, et estime que ces changements de températures devraient s’accélérer. (...)

Ces bouleversements ont un impact global, car l’Arctique joue un rôle clé dans l’équilibre physique et biologique de la Terre. La commission océanographique internationale considérait ainsi en 2010 que « les processus physiques et biologiques subissent des transformations, tandis que les mécanismes de rétroaction climatiques liés à la dynamique atmosphérique et océanographique en pleine évolution de l’Arctique font sentir leurs effets à l’échelle de toute la planète ».

Parmi eux, une possible modification des courants : « Il est encore trop tôt pour l’affirmer, mais cela est fort probable. La fonte des glaces provoque un apport d’eau douce qui réduit le niveau de salinité et donc de densité, affectant in fine le processus de formation des eaux profondes » explique Pascal Morin, directeur du programme scientifique à l’Institut Polaire Français.

La fonte de la banquise a une autre conséquence : « La région a longtemps été une zone vierge de tout impact anthropique conséquent. Dès lors que la banquise se réduit et que les surfaces océaniques restent libres de glace plus longtemps, elles deviennent de plus en plus accessibles, et plus longtemps, pour les explorations d’hydrocarbures. Et dès qu’on introduit des activités humaines et industrielles, cela perturbe le milieu » poursuit Pascal Morin. (...)