
À six semaines de la conférence sur le climat, Michel Scrive invite, dans Jouer nature, à « explorer les pistes de jeu qu’offre la nature » et à retrouver les liens qui nous y unissent.
« Marcher sur un tronc, lancer un caillou, écouter les chants des oiseaux, respirer le grand air, s’asseoir sur le sol… », écrit Michel Scrive en introduction de son livre Jouer nature. Des activités qui semblent loin des préoccupations actuelles.
En cette année d’accueil de la COP 21 à Paris, l’actualité n’est pas à notre relation à la nature. Le climat occupe tous les esprits. Comme si les deux sujets n’avaient pas de lien. Parallèlement à la préparation de la réunion officielle, des messages sont adressés aux citoyens. « Si la COP21 a pour objectif d’aboutir à un accord international sur le climat (…), elle est aussi l’occasion de sensibiliser aux bons gestes à adopter (…) pour réduire les émissions de gaz à effet de serre », peut-on lire sur le site Paris2015.
Éteindre sa lumière, ne pas gaspiller d’eau, recycler ses déchets. Pour nous, simples habitants, l’enjeu du dérèglement climatique se résumerait à mettre en œuvre ces actions quotidiennes. D’autres voix nous appellent à envisager les choses sous un autre angle. « Les crises économiques, écologiques et sociales sont autant d’opportunités de recréer un système fiable, durable en harmonie avec la nature et avec l’humain », indique le Mouvement Alternatiba. Et si nous commencions simplement par retrouver notre harmonie avec la nature ? (...)
Chaque fois, les explications sont simples, claires, courtes. Il n’est pas réservé aux animateurs et instituteurs, mais est très accessible aux parents. L’ensemble tient en un petit format de 95 pages très pratique à emmener avec soi lors de ses balades. C’est un des intérêts de ce livre par rapport à tous les ouvrages existants sur le sujet. Mais aussi sa limite. Jouer nature est plutôt à utiliser comme un recueil. Pour creuser, mieux vaut aller fouiller dans d’autres documents, justement cités dans la bibliographie de l’auteur. (...)
Michel Scrive n’oublie d’ailleurs pas les origines de ces savoirs compilés par d’autres avant lui. « Cette démarche remet du lien entre la nature et la culture : une culture populaire, un ensemble de savoir-faire et d’usages des plantes. En somme, toute une mémoire à transmettre (…). Certains de ces jeux traditionnels se retrouvent aux quatre coins du monde (…). Cela montre que les gestes et les savoir-faire circulent, que les cultures se construisent dans le dialogue et que les traditions peuvent, peut-être, nous rapprocher. » Quel enjeu plus actuel que celui-là ?