Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Le Monde
« La mort, nous y sommes confrontés, mais cette fois notre armure émotionnelle n’a pas tenu »
Article mis en ligne le 19 avril 2021

Réanimateur, gérant de pompes funèbres, médecin généraliste, aide-soignante, cadre de santé… Tous ont côtoyé au quotidien les morts du Covid-19. Témoignages.

Un chiffre symbolique. Jeudi 15 avril, la France a officiellement franchi le seuil des 100 000 morts de l’épidémie de Covid-19, une réalité parfois difficile à appréhender pour ceux qui n’y sont pas directement confrontés. Dans les hôpitaux ou les maisons de retraite, ou même dans les entreprises de pompes funèbres, des femmes et des hommes vivent depuis plus d’un an un éprouvant face-à-face avec la mort, dans des proportions ou des situations parfois inédites. Des drames répétés dont cinq d’entre eux témoignent auprès du Monde, par écrit.

« Les histoires familiales dramatiques se sont multipliées »

Stéphane Gaudry, médecin réanimateur à Avicenne (Seine-Saint-Denis) :

« Un jour de mars 2020, le Covid-19 est venu frapper à la porte de la réanimation. Il s’en est suivi un flot ininterrompu de patients cherchant leur souffle, les poumons meurtris par ce virus. Nous avons rapidement compris que nous allions vivre le moment le plus intense de notre vie professionnelle mais nous n’imaginions pas l’ampleur et la durée de la déferlante.

Il y eut de belles victoires comme ce patient de 22 ans, basketteur en pleine santé, qui est revenu nous saluer six mois après avoir passé vingt et un jours dans le coma branché aux machines les plus perfectionnées pour oxygéner son sang. Son regard, du haut de son mètre quatre-vingt-quinze, et les larmes de reconnaissance de sa maman font partie de nos plus belles victoires. (...)

troisième vague de Covid-19 violente avec des patients de plus en plus jeunes

Dans l’hôpital parisien, les malades sont presque aussi nombreux qu’il y a un an, mais aussi plus jeunes. La vie des soignants est à nouveau sens dessus dessous, avec son cortège de gardes et d’heures supplémentaires. (...)