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Le Monde
La militante anticharbon Lucie Pinson reçoit la plus haute distinction pour l’environnement
Article mis en ligne le 1er décembre 2020
dernière modification le 30 novembre 2020

La directrice générale de l’ONG Reclaim Finance a reçu lundi le prix Goldman pour l’environnement pour avoir poussé des dizaines d’acteurs financiers à se désinvestir du charbon.

Lucie Pinson n’est pas angoissée par l’avenir. Non pas que l’état de la planète ne l’inquiète pas – elle est plutôt pessimiste. Mais elle n’a pas vraiment le temps d’y penser, tant elle est tout entière tournée vers son combat : limiter l’expansion des énergies fossiles nocives pour le climat, en luttant contre leur financement. « On est dans une guerre climatique, la vie de millions de gens est en jeu, affirme cette militante, directrice générale de l’ONG Reclaim Finance. Je ressens beaucoup de pression quand je vois tout ce qu’il faudrait faire. » (...)

Cette travailleuse acharnée a déjà beaucoup fait. A tel point que, lundi 30 novembre, la jeune femme de 35 ans a reçu, pour la région Europe, le prix Goldman pour l’environnement, la plus grande distinction dans le domaine, pour son « action en faveur de la fin des financements du charbon par les grandes banques, sociétés d’assurances et d’investissements ». C’est seulement la troisième fois qu’un Français est lauréat – après Claire Nouvian en 2018 et Christine Jean en 1992.

Sous la pression de Lucie Pinson, 16 groupes financiers français, dont le Crédit agricole, Axa, BNP Paribas et la Société générale, se sont engagés à sortir totalement du charbon en excluant de leur portefeuille les entreprises qui développent de nouveaux projets et en demandant aux autres d’adopter des plans de sortie de cette énergie. Par la suite, 43 banques et assureurs internationaux ont cessé de soutenir la construction de mines et de centrales à charbon. (...)

Embauchée aux Amis de la Terre de 2013 à 2017, comme chargée de campagne finance privée, elle cible le charbon, la première source d’émissions de CO2 au monde. En Afrique du Sud, où elle a passé deux années durant ses études, elle a observé les conséquences environnementales et sanitaires « catastrophiques » d’une énergie qui « ne peut pas être propre ». (...)