Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
MRAP 93
La justice, pas « détat de guerre »
communiqué Saint-Denis, le 20 novembre 2015
Article mis en ligne le 21 novembre 2015

Depuis la nuit de vendredi 13 novembre 2015, Saint Denis et ses habitants sont au cœur d’une succession d’évènements tragiques. Au stade de France d’abord où le courage et le professionnalisme du personnel a permis d’éviter un carnage encore plus sanglant ; et dans le plein cœur de la ville dans la nuit de mardi à mercredi, durant l’opération policière.

Toute la presse, et les politiques dont le Président de la République ont insisté sur la dignité et l’esprit de responsabilité des Dionysiens.

 

Bien loin de cet hommage, l’extrême droite, inflige une double peine à l’ensemble de la population, aux élus, aux acteurs impliqués dans cette ville.

Marion Le Pen, fidèle à l’idéologie familiale, écrit, au sujet de Saint Denis : « hier tombeau des rois, aujourd’hui tombeau du modèle français et vivier du terrorisme..."

Ses candidats FN aux élections régionales de l’Ile de France pour Monsieur Wallerand de Saint-Just, et Monsieur Jordan Bardella, pour le département de la Seine-Saint-Denis, « demandent la mise sous tutelle immédiate de la ville de Saint-Denis par l’État ».

 Ces déclarations remettent en cause le suffrage universel et dès lors la démocratie. Ainsi donc, ces candidats du FN révèlent la nature exacte de ce parti : un parti antidémocratique et autoritaire.

Ils en appellent à une guerre interne à Saint Denis et désignent clairement les protagonistes : les associations « politico-religieuses extrémistes » encouragées par la municipalité et les autres. Ils insinuent ainsi dans un simplisme déconcertant que les musulmans organisés seraient des suppôts de Daesh.

Leurs déclarations sont dangereuses et peuvent entrainer des passages à l’acte violents à l’instar de ce qui s’est passé à Pontivy, Ermont, Pithiviers, Créteil, Pontarlier, Cambrai, Lyon, Lille, Metz, Evreux, Reims, Blaye, Barantin…

Le MRAP condamne de la même manière les publications qui comme les articles de Marianne de cette semaine entretiennent une vision erronée et simpliste de Saint Denis décrit comme un territoire « des islamistes ».

Alors qu’une campagne réclame les honneurs pour le chien policier, le MRAP de Saint Denis demande justice pour les habitants de Saint Denis et la réhabilitation de leur image. Il est plus qu’urgent d’appuyer le travail accompli par la municipalité et un bon nombre d’associations dans les quartiers, par des professionnels de la santé, de la culture, de l’éducation, du social, de l’éducatif. Car le désengagement massif de l’état oblige souvent à innover, inventer des solidarités nouvelles.

Au moment où les partisans de la haine appellent à la guerre, le MRAP demande :

 que s’organisent des espaces de rencontres, de discussions dans tous les quartiers ;

 que les demandes réitérées des élus et de la population soient prises en compte afin que les territoires oubliés de la république deviennent des territoires phares de la république. Car ils sont l’Avenir.

Les problèmes existent certes. Ils sont nombreux et difficiles à vivre au quotidien. Ce sont ceux de la pauvreté et de la précarité mais l’on ne peut faire l’impasse d’une réflexion sur ce monde mondialisé dont les richesses sont détenues par les décideurs de ce triste monde qui dictent et mènent une politique internationale guerrière.

Le MRAP 93 tient à remercier Michel Warschawski pour son message de solidarité aux Dionysien/nes :

Au maire de Saint Denis et à tous les citoyen/nes de cette ville

Cher Didier, En tant que Médaillé de la Ville de Saint Denis (avec Leila Chahid), je me sens personnellement touché par les attaques terroristes dans votre/ma ville de Saint Denis. Je tiens à vous exprimer ma solidarité et mon affection. Saint Denis est un exemple de convivialité entre des communautés diverses et de rejet du "choc des civilisattions". Je sais qu’elle le restera !

Nos territoires ont du talent et c’est ensemble que nous pourrons faire renaître sur les frontons de nos mairies « Liberté, Égalité, Fraternité » et pour ce faire, nous exigeons l’égalité pour tous ses citoyens.