
Le gouvernement intérimaire portugais a annoncé, mardi 3 mai, avoir sollicité une aide financière de 78 milliards d’euros auprès de l’Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI). En échange, il s’est engagé à prendre de nouvelles mesures d’austérité.
Faudra-t-il, partout, suivre la voie dictée par les argentiers ? Consultés par référendum, les Islandais suggèrent une autre option : adresser la facture de la crise à ceux qui l’ont provoquée (lire l’article de Silla Sigurgeirsdóttir et Robert Wade dans le numéro de mai, actuellement en vente) (3).
Ailleurs, la persévérance semble de mise. L’Union européenne constate-t-elle que le premier « sauvetage » de la Grèce, il y a un an, a aggravé la récession économique du pays ? Elle envisage un second plan d’aide. La population grecque se dit d’autant moins convaincue qu’elle découvre que ses gouvernants ont jusqu’ici fait preuve de légèreté démocratique. (...)
Tournée dans le cadre d’un documentaire sur M. Dominique Strauss-Kahn diffusé sur Canal + le 10 avril, une séquence retirée au moment du montage suscite la colère d’une partie de l’opinion hellène. On y voit le directeur général du FMI révéler — sans trop s’en formaliser — que le premier ministre grec a menti à son peuple (4).
M. Georges Papandréou avait ainsi indiqué avoir contacté le FMI au printemps 2010 pour obtenir une aide financière. Or, raconte M. Strauss-Kahn, « Papandréou m’avait appelé très tôt, dès novembre-décembre 2009 en disant qu’il avait besoin d’aide. (…) Quand le FMI est venu, on a fait le travail en quinze jours ». On a « travaillé avec les Grecs en souterrain, explique-t-il, parce que les [membres du gouvernement] grec, eux, souhaitaient une intervention du FMI. Même si Papandréou, pour des raisons politiques, ne disait pas ça ».
Dans l’hypothèse où M. Strauss-Kahn serait candidat à l’élection présidentielle française, témoignera-t-il de la même désinvolture quant à l’exercice éclairé de la souveraineté populaire ?(...)
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