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Slate.fr
La dernière sorcière de Salem, graciée 329 ans après sa condamnation à mort
Article mis en ligne le 30 mai 2022
dernière modification le 29 mai 2022

Elle vient d’être innocentée grâce au travail d’une classe de collégiens du Massachusetts.

Elles furent des centaines accusées de sorcellerie, et des habitants de Salem et de ses environs, on exécuta vingt personnes, femmes et hommes, envoyés à la potence, le dernier récalcitrant ayant été écrasé par des pierres. C’était en 1692, à Salem Village, aujourd’hui rebaptisé Danvers, dans le Massachusetts, que la chasse aux sorcières a commencé, et s’est poursuivie pendant un peu plus d’un an. (...)

Une frénésie judiciaire pétrie de puritanisme, de superstition, de misogynie et d’esprit revanchard s’empare de la colonie britannique : alors que les maladies circulent dans la communauté sur fond de lourdes inégalités sociales et que la peur d’essuyer des attaques amérindiennes subsiste, il faut bien désigner des boucs émissaires. Elizabeth Johnson Jr., âgée de 22 ans à l’époque, fut l’une d’entre eux.

Condamnée à la mort par pendaison, elle échappa de justesse à sa peine grâce à l’intervention du gouverneur royal du Massachusetts William Phips, dépêché sur place, qui met un terme au bal des procès et fait en sorte que les accusées emprisonnées soient progressivement libérées. Il fallut toutefois attendre 329 ans, soit jusqu’en 2022, pour qu’Elizabeth Johnson Jr. soit officiellement graciée.
Un projet d’éducation civique

Ce jeudi 26 mai 2022, les législateurs du Massachusetts ont en effet disculpé la jeune femme, accusée à tort d’avoir pratiqué la sorcellerie. C’est l’année dernière qu’une procédure a été lancée pour réexaminer son cas, grâce à l’action d’élèves de troisième (huitième année, dans le système scolaire américain), dans le collège de North Andover, la région d’où Johnson était originaire. (...)

Un projet de loi visant à innocenter Johnson a ainsi été présenté par la sénatrice démocrate de Methuen Diana DiZoglio, à qui les élèves avaient envoyé le fruit de leurs travaux. « Nous ne pourrons jamais changer ce qui est arrivé à des victimes comme Elizabeth, mais nous pouvons au moins rétablir la vérité », a déclaré cette dernière.

En 1712, Elizabeth Johnson avait demandé au tribunal du Massachusetts de reconnaître son innocence, mais sa requête n’avait pas abouti. Des résolutions législatives ultérieures, qui avaient blanchi une série d’accusées, étaient restées limitées, et ne faisaient pas mention de son nom.