
À l’ombre de l’Euro 2012, coincée entre Pologne, Ukraine et Russie, survit la dernière dictature européenne : la Biélorussie. Le président Loukashenko y réprime, y censure, voire y supprime tranquillement la moindre dissidence, sous le regard paternaliste de son puissant voisin russe. Malgré l’agacement des chancelleries européennes, le business s’intensifie. Les grandes banques françaises ou allemandes continuent d’y investir massivement. Visite d’une dictature oubliée.
(...) l’opposition est décapitée par l’arrestation de ses leaders, les médias encore indépendants sont étranglés, les activistes renvoyés de leur travail ou de leur école… Une loi récente a encore élargi les pouvoirs du KGB, qui n’a pas changé de nom depuis la fin de l’URSS, et considère comme « espionnage » et « trahison » tout lien avec des organisations internationales. (...)
Le cas de répression le plus emblématique est celui d’Ales Bialiatski, président de Viasna, vice-président de la FIDH et présélectionné pour le prix Nobel de la Paix en 2007. Bialiatski s’est retrouvé en première ligne, déclaré « ennemi public n° 1 » sur tous les médias d’État. (...)
Le cas de répression le plus emblématique est celui d’Ales Bialiatski, président de Viasna, vice-président de la FIDH et présélectionné pour le prix Nobel de la Paix en 2007. Bialiatski s’est retrouvé en première ligne, déclaré « ennemi public n° 1 » sur tous les médias d’État. (...)
personne ne fait de l’isolement du pays un but en soi : passage stratégique pour le gaz de l’Est, le Belarus suscite au contraire l’intérêt de ses deux grands voisins. (...)
Un document de la FIDH publié en janvier 2012 [1] montre que les secteurs bancaires français, britanniques et allemands, avec en tête la Deutsche Bank, Raiffeisen Bank, la Société générale, BNP Paribas et la Royal Bank of Scotland, investissent massivement au Bélarus. BNP Paribas et la Deutsche Bank se sont, notamment, empressées de vendre sur les marchés les obligations émises par l’État biélorusse. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), dont les États européens sont actionnaires, est même actionnaire d’une banque biélorusse [2]. (...)