
Face au refus de l’administration pénitentiaire de donner à Mumia les moyens de se soigner, comme le juge fédéral Mariani l’avait ordonné, les avocats de Mumia ont décidé de contre-attaquer en saisissant les tribunaux pour outrage à magistrat. De son côté l’Etat de Pennsylvanie a demandé au juge de surseoir à son injonction dans l’attente de son recours sur le fond contre la décision favorable à Mumia
. Pour mémoire, cette décision du juge était motivée par le fait que la Constitution des Etats-Unis devait primer sur le coût des traitements. Autrement dit, le droit d’être soigné ne peut souffrir d’exception au prétexte d’arguties budgétaires qui privent Mumia et les 6.000 prisonniers de Pennsylvanie du traitement contre l’hépatite C dont ils sont atteints. A ce propos, l’exemple de l’Etat voisin de New-York où tous les malades ont enfin accès au traitement prouve qu’il suffit de s’en donner les moyens. La France n’est pas non plus un modèle du genre : en considération du coût prohibitif du médicament (40.000 euros), la Sécurité Sociale a pratiqué la sélection des ayants-droit à la prise en charge. Ce n’est que tout récemment, après avoir négocié un coût plus raisonnable (10.000 euros) avec le laboratoire américain détenant le brevet du médicament, que les pouvoirs publics et la Sécurité Sociale ont enfin décidé de soigner tous les malades souffrant de ce virus mortel. En Egypte et en Inde, le même médicament, fourni par le même laboratoire, est accessible pour quelques centaines d’euros. Dans ces deux pays, l’épidémie touchant des millions de personnes, gageons que le labo américain a fait ses comptes en termes de profits pour le vendre à ce prix. Aux Etats-Unis, son coût reste commercialisé aux environs de 70.000 euros ! De ce fait, au-delà des prisonniers, ce sont des centaines de milliers de malades qui ne bénéficient d’aucun traitement.
La Poste française refuse la réédition du timbre à l’effigie de Mumia (...)