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La cotisation : un dangereux problème pour le capital, une solution efficace pour le salariat
« Le capitalisme, c’est la croyance stupéfiante selon laquelle les pires des hommes vont faire les pires des choses pour le plus grand bien de tout le monde »…J.M.KEYNES
Article mis en ligne le 15 août 2013
dernière modification le 10 août 2013

La cotisation sociale est l’ennemie n°1 du patronat. C’est clairement dit dans les Echos du 19 juin 2012 : « Avant tout, réduire la taxation du travail pour stimuler rapidement la compétitivité des industries, enfermées dans un cycle infernal préjudiciable à l’emploi. (...)"

Après le « choc pétrolier » qui a lancé dans les années 1970 la grande contre offensive du capital, le « choc démographique » qui légitime depuis vingt ans son attaque contre les retraites, voici le « choc de compétitivité » qui fonde sa remise en cause décisive de la cotisation sociale. Une cotisation sociale attaquée aussi par le nouveau gouvernement qui veut la remplacer par un impôt, une nouvelle CSG. Face à la stratégie capitaliste, le salariat doit engager une campagne pour l’affectation de tout le PIB au salaire socialisé : nous seuls produisons la valeur, nous seuls devons en décider afin de changer le sens du travail. (...)

Le produit du travail (le PIB) se partage entre salaires et profits, ET la cotisation sociale. C’est bien cette dernière en tant que telle qui est l’objectif des attaques du MEDEF et des gouvernements successifs. Pour le capital la seule valeur économique est celle qui est produite par des forces de travail qui, sur le marché du travail, produisent de la valeur pour l’actionnaire. Le marché du travail transforme les individus que nous sommes en ressources humaines. C’est le cas à chaque fois que l’employeur dit : « je te prends, je te jette, je te paie en fonction de tes compétences ou de ta productivité ». Au contraire, la cotisation sociale donne de la valeur économique à des activités menées sans marché du travail ni profit qui correspondent au quart du PIB. (...)

La sécurité sociale n’est pas une « dépense publique » financée par un « prélèvement obligatoire » : c’est une production publique qui génère un ajout de valeur anticapitaliste. Et c’est parce que depuis quinze ans le taux de cotisation stagne, voire recule, que notre économie s’installe à la fois dans la récession et dans la fuite en avant capitaliste.
Les exonérations de cotisation sociale pénalisent l’activité productive et l’investissement (...)

Alors que la cotisation sociale prouve qu’on peut produire de la valeur économique sans profit et sans marché du travail, l’impôt réclame du profit et du marché du travail pour pouvoir être prélevé sur eux. L’impôt redonne de la légitimité au profit et au marché du travail que la cotisation rend illégitimes. C’est pourquoi le patronat et les gouvernants sont si acharnés à remplacer la cotisation sociale par un impôt. Et ceux qui, contre eux, revendiquent de « taxer le capital comme le travail » et non pas de reprendre la dynamique de hausse constante du taux de cotisation interrompue depuis les décennies de réforme sont finalement sur le même terrain. Il faut au contraire promouvoir la cotisation sociale pour qu’elle s’étende à tout le PIB. (...)