L’ex-présidente d’Areva, remerciée l’an dernier, tire à boulets rouges sur Nicolas Sarkozy et sa politique énergétique, qu’elle juge mercantile et dépourvue de stratégie.

« J’aurais écrit ce livre (1) plus tard s’ils n’étaient pas venus réveiller un chat qui dormait. » Elle ne dit pas « tigresse », mais Anne Lauvergeon se montre toutes griffes dehors derrière un grand sourire, et l’on sent, tout au long de son ouvrage, qu’elle en a gros sur l’EPR. Ancienne conseillère de François Mitterrand à l’Élysée, présidente d’Areva depuis 2002, elle a été remerciée de façon assez cavalière au mois de juin dernier, alors qu’elle lorgnait sur un troisième mandat. Mais Nicolas Sarkozy l’avait dans le collimateur depuis qu’elle avait refusé, en 2007, de devenir sa ministre, et Henri Proglio, président d’EDF depuis 2009, la considérait comme la femme à abattre. Pourquoi ? Parce qu’il s’était mis en tête de faire de l’électricien le « capitaine » du nucléaire français. Mais aussi - selon Anne Lauvergeon - d’exporter à bas coûts des réacteurs nucléaires, quitte à rogner sur la sécurité, et de céder notre propriété intellectuelle en ce domaine à la Chine dans l’espoir de s’associer avec elle pour mieux vendre aux autres pays. (...)

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