L’actrice incarne le hiatus croissant entre la diaspora et la droite israélienne.
Son amour d’Israël est indiscutable. Sa charge, calibrée au mot près, est d’autant plus dévastatrice. En décidant de ne pas venir accepter en personne le prix Genesis, créé par plusieurs hommes d’affaires et attribué à une personnalité pour son dévouement à la communauté et aux valeurs juives, l’actrice américaine Natalie Portman a provoqué une onde de choc en Israël. (...)
La jeune femme, fière de ses racines israéliennes, a estimé qu’elle ne pouvait partager la tribune avec le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, qui devait s’exprimer à cette occasion.
Dans un communiqué, l’actrice n’a pas évoqué le sort des Palestiniens, notamment ceux manifestant dans la bande de Gaza depuis la fin mars, ni celui des migrants africains, dont le gouvernement veut se débarrasser. Elle en est restée au niveau des principes. « Israël a été créé il y a exactement soixante-dix ans comme un abri pour les réfugiés de l’Holocauste. Mais le mauvais traitement de ceux qui souffrent des atrocités d’aujourd’hui n’est simplement pas en accord avec les valeurs juives, écrit-elle. Parce que je me soucie d’Israël, je dois m’élever contre la violence, la corruption, l’inégalité et l’abus de pouvoir. » Une sorte de réquisitoire contre le gouvernement Nétanyahou.