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La cause de l’épidémie Ebola ? La déforestation
Article mis en ligne le 25 octobre 2014
dernière modification le 17 octobre 2014

Les causes de l’épidémie de fièvre Ebola sont à chercher dans les importants changements environnementaux qu’a connus l’Afrique ces dernières décennies. La déforestation massive en Afrique de l’ouest et l’exploitation minière ont favorisé le contact du virus avec les populations humaines.

Dans la recherche des causes et des responsabilités sur ce qui a fait que l’épidémie actuelle de fièvre Ebola a échappé au contrôle, un facteur a été oublié dans les analyses : la santé publique est liée à la santé de l’environnement.

Certes l’incapacité des personnels de santé locaux et des groupes d’aide internationale à contenir le virus est une partie du problème. Mais pour comprendre l’épidémie, il faut s’intéresser aux importants changements démographiques et environnementaux qu’a connus l’Afrique durant les dernières décennies.

« En général, le virus Ebola vit à l’intérieur de la jungle, dans des animaux, probablement les roussettes, une espèce de chauve-souris frugivores. Les flambées se produisent lorsque le virus Ebola "déborde" de son hôte animal vers une personne humaine », dit Jonathan Epstein, épidémiologiste de l’EcoHealth Alliance à New York, qui étudie les maladies virales émergentes.

Déforestation massive

Pour lui, c’est l’augmentation de l’activité humaine dans et autour des forêts - exploitation forestière, agriculture, chasse - qui augmente les occasions d’infection par le virus Ebola. (...)

si l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, la première de son genre dans la région, a surpris l’establishment médical, le risque émergent depuis au moins une décennie était devenu si fort, que cette épidémie paraissait à plusieurs spécialistes prévisible et inévitable. (...)

L’Afrique d’aujourd’hui est très différente de l’Afrique de 1976, lorsque le virus Ebola a été découvert. Au cours des quatre dernières décennies, la population du continent a triplé. Les forêts ont été abattues, et les routes ont éventré des zones qui étaient auparavant presque inaccessibles.

« Ce virus se développe dans une population urbanisée avec des personnes qui voyagent de plus en plus loin », explique Michael Osterholm, directeur du Centre de recherche sur les maladies infectieuses et de la politique à l’Université du Minnesota.

L’activité humaine est le moteur qui pousse les chauves-souris à trouver de nouveaux habitats parmi les populations humaines. Les forêts qui couvraient toute l’Afrique de l’Ouest ont été rasées au cours de la dernière décennie. Les forêts tropicales humides de la Guinée ont été réduites de 80 %. (...)

c’est « l’augmentation de la population et la déforestation en Afrique qui augmentent les chances d’autres foyers d’épidémie. Ces changements augmentent la probabilité des épidémies d’Ebola et le fait qu’il y aura de plus en plus de malades. Ce n’est pas le virus qui a changé, c’est l’Afrique ».