Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Les mots sont importants
La cause arménienne en procès
Article mis en ligne le 8 octobre 2017
dernière modification le 7 octobre 2017

Il y a 102 ans, la Turquie se rendait coupable du génocide des Arméniens. Ces crimes sont, à ce jour, restés impunis. Aujourd’hui, Tad et Tro, deux militants français d’origine arménienne réclamant justice, sont poursuivis par la justice française. Qu’ont-ils fait pour mériter cela ? Les faits qui leur sont reprochés sont, pour l’un, d’avoir lancé de l’eau colorée en rouge sur l’ambassadeur de Turquie en mars 2015 et, pour l’autre, d’avoir diffusé la scène sur les réseaux sociaux. Après 48 heures de garde à vue, ces militants seront jugés pour « violences volontaires avec préméditation ou guet apens ». Le texte qui suit rappelle l’enjeu de ce procès éminemment politique, qui se tiendra le mardi 17 octobre 2017 à 13h au Tribunal Correctionnel de Nanterre. Le collectif Les mots sont importants, co-signataire de ce texte, se joint bien entendu à l’appel qui le conclut : l’appel à se rendre nombreuses et nombreux à l’audience pour soutenir les inculpés.

Si la « violence » que représente ce jet d’eau n’est que symbolique, la violence de l’Etat turc est, elle, tout à fait réelle. En 1915, l’Etat turc a planifié et mis en œuvre l’extermination d’un million cinq cent mille Arméniens, soit le tiers de la population arménienne vivant sur son territoire. Le génocide des Arméniens s’est accompagné d’une politique de spoliation des biens des victimes, puis d’une destruction, en voie de parachèvement aujourd’hui, des lieux de vie collective, du patrimoine et de la culture des Arméniens de Turquie. Ces crimes sont restés jusqu’à nos jours sans châtiment.

Nous le disons aujourd’hui : la violence est du côté de l’Etat turc. Ce sont pourtant les militants de la cause arménienne qui sont poursuivis en France alors que, rappelons-le, l’Etat turc, commanditaire des assassinats de trois militantes kurdes, Sakine Cansiz, Fidan Dogan, et Leyla Saylemez à Paris en 2013 n’a jamais été inquiété. Cela pendant que la République Française continue d’entretenir des liens commerciaux et diplomatiques forts avec la Turquie, sans jamais mettre en question ni la responsabilité de ce dernier dans le génocide des Arméniens de 1915, ni dans sa politique pénale actuelle. Au lieu de poursuivre des militants de la cause arménienne sur son sol, la France doit cesser d’encourager les agissements intolérables de cet Etat criminel.

Le geste symbolique de ces deux étudiants a eu lieu dans une Université française, lieu qui ne peut laisser place aux falsificateurs de l’Histoire. Cette démarche dénonciatrice doit briser le mur du silence qui est imposé aux citoyens de Turquie, et aux Arméniens du monde (...)

Faisons de ce procès, le symbole du combat de deux Français d’origine arménienne, descendants des victimes du génocide et qui aujourd’hui réclament justice face à un Etat négationniste. Souhaitons que le jour de ce procès soit une date forte dans la cause arménienne ainsi que dans celle de tous les peuples opprimés.

Pour cela soyons nombreu.x.ses le mardi 17 octobre 2017 à 13h devant le Tribunal Correctionnel de Nanterre (179-191 avenue Joliot-Curie, 92020 Nanterre, accessible par le RER A station Nanterre Préfecture).