
De la disparition de Steve Caniço à la mort de Zineb Redouane, les députés La France insoumise alertent sur le recours à une violence disproportionnée de la part des forces de l’ordre. Ils y voient une menace pour l’Etat de droit.
Lors de cette nuit tragique, Steve est devenu malgré lui le visage d’une démocratie compromise, diminuée par un recours incessant à la violence. Cette brutalité est devenue le bruit de fond du macronisme et le pire serait que nous finissions par nous y habituer. (...)
Les médias titrent sur les dégâts, comptent les victimes, filment les affrontements dans un « riot porn » incessant, et nous perdons tous de vue l’essentiel. Eternelle figure du mépris politique que celle qui consiste à refuser de considérer son adversaire pour ses (pro)positions afin de mieux l’enfermer dans la catégorie fourre-tout de « l’agitateur ». Gilets jaunes, militants écologistes, professeurs, militants des quartiers populaires, teufeurs… Tous se retrouvent amalgamés par un pouvoir devenu allergique à l’opposition et qui ne leur répond plus que par la brutalité.
Les revendications politiques se diluent dans le spectacle de la violence, et ne se subsiste dans les esprits qu’un vaste chaos social destiné à légitimer le recours à la violence. (...)
Cette répression tourne parfois à l’absurde tant elle est disproportionnée. Le 28 juin, alors que quelques dizaines de manifestants pacifiques organisaient un sit-in pour protester contre l’inaction du gouvernement sur le sujet écologique, les forces de l’ordre ont aspergé sur eux 5 litres de gaz lacrymogènes, ce qui a provoqué la perte de connaissance du commandant chargé des opérations. (...)
Les berges de l’Etat de droit
Les libertés publiques, ingrédients essentiels à une vie démocratique, sont clairement menacées. L’ONU comme de nombreuses ONG et même le défenseur des droits, Jacques Toubon, ont à plusieurs reprises lancé l’alerte. (...)
il devient vital pour notre démocratie d’interroger l’usage que fait l’Etat de la police et de la justice. Et sous ce quinquennat, il n’est pas plus acceptable qu’un parti d’opposition, La France insoumise, subisse un tel déluge de perquisitions, digne de la chasse au grand banditisme. Il n’est pas acceptable qu’un siège de média critique soit fouillé de fond en comble, au mépris du secret des sources. La situation est gravissime et nous appelons à une prise de conscience et une combativité à niveau des attaques aux droits et libertés fondamentales que nourrit ce pouvoir ultralibéral et manifestement autoritaire.
Lorsque la brutalité et les petits arrangements avec le droit sont utilisés pour remplacer le débat politique par une indignation de plus en plus vaine, la démocratie se mue en vieille lune. Où est Steve ? L’indifférence affichée du gouvernement en fait un des nombreux oubliés. Il faut retrouver Steve et avec lui, le sens des libertés publiques.