
Les tensions ultranationalistes continuent d’agiter la Russie et d’inquiéter le pouvoir. Le 11 décembre dernier, à Moscou, une manifestation de supporters venus commémorer la mort de l’un des leurs par un Caucasien s’est transformée en émeute raciale. Les populations non-russes ont été prises à partie. L’État et sa justice délétère étaient également visés.
Retour sur les dérives racistes d’une société en crise. Que s’est-il vraiment passé dans la nuit du 6 décembre 2010(...)
Les violences contre les immigrés, et généralement les non-slaves, sont devenues une banalité en Russie : selon les chiffres de l’observatoire SOVA sur le racisme et la xénophobie, les attaques racistes en 2010 ont causé la mort de 37 personnes, et fait 368 blessés. En septembre 2006, des violences sauvages exercées à Kondopoga, près de la frontière finlandaise, ont même forcé au départ 200 Caucasiens, principalement des Tchétchènes.(...)
Si des groupes nationalistes et néonazis se sont retrouvés place du Manège, il est aujourd’hui clair qu’ils n’ont pas été les initiateurs du rassemblement : toute la mobilisation est passée par internet et par le biais des réseaux sociaux des supporters. Une enquête parue dans Global Voice montre que les sites des supporters fratria.ru, fanat1k.ru, et spartak.msk.ru ont considérablement accru leur audience dans les heures et les jours qui ont suivi la mort du jeune Sviridov. Les propos tenus sur les sites incitant à la fureur collective. Fratria, un des plus grands clubs de supporters, auquel appartenait Sviridov, a de son côté tenté de calmer le jeu. Et si les commentateurs ont partagé de nombreux liens vers des sites internet néonazis, « l’activité des sites internet néonazis les plus bruyants reste inférieure à celle des sites de supporters de football »(...)
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